Un Homme A Poil Sur Le Net

15 10 2006

Ikiru (生きる)

Filed under: Films — Un Homme @ 12:11

Encore une perle du maître Kurosawa Akira. Réalisé en 1952, Ikiru (Vivre) nous montre comment, dans le Japon des années 50, un chef de section de l’administration confronté à sa fin prochaine réalise combien la vie est précieuse…

Watanabe Kanji est un chef de section exemplaire dans l’administration japonaise. Son travail consiste essentiellement à ne rien faire, le but de chaque section semblant être de se défausser sur une autre section (la scène où l’on renvoit les plaignants d’un bureau à l’autre jusqu’au moment où ils se retrouvent à leur point de départ est totalement kafkaïen). Watanabe, avec le temps, a perdu sa joie de vivre, son enthousiasme; il est devenu une sorte de momie comme le qualifiera une de ses jeunes employées.

Apprenant incidemment qu’il souffre d’un cancer de l’estomac et qu’il n’a plus que quelques mois à vivre, Watanabe se rend compte de la vacuité de sa vie: ses années de travail exemplaire inutiles, le fils qu’il chérit ne le comprend pas…
Il va dès lors tout abandonner pour tenter d’apprendre à réellement vivre les derniers mois de son existence.

Au-delà d’une critique d’une administration immobilisée par sa bureaucratie, Kurosawa lance une réflexion sur le sens de nos vies en tant qu’individus dans une collectivité. A quoi servons-nous? Qu’apportons-nous à la collectivité? Que laisserons-nous après nous? Des questions qui restent terriblement actuelles…

29 09 2006

Kagemusha

Filed under: Films,Lectures — Un Homme @ 14:10

Ce film d’Akira Kurosawa est en quelque sorte une prolongation du livre de Yasushi Inoué dont je parlais ici.

En effet, nous retrouvons le maître de Yamamoto Kansuke, Takeda Shingen, au moment où le clan Takeda parvient au faîte de sa gloire.

Le film s’ouvre sur le recrutement par Shingen et son frère Nobukado d’un sosie de Shingen. Ce sosie est un bandit, un vagabond; condamné à la crucifixion, il ne doit son salut qu’à sa ressemblance parfaite au maître.

Mortellement blessé, Shingen exige de ses vassaux que sa mort soit tenue secrète pendant trois ans et voilà le sosie obligé de jouer son rôle à temps plein. Mais parviendra-t-il à tromper non seulement les espions des puissants ennemis du clan, Oda Nobunaga et Tokugawa Ieyasu; mais aussi les proches de Shingen, dont son petit-fils et héritier désigné, Takomaru?
Et quelle sera la réaction de Katsuyori, le fils de Shingen?

Dans le cadre du Japon médiéval, Kurosawa examine la fidélité des vassaux et des sujets au maître défunt. Au contraire, dans Ran, il examinera la trahison des fils qui amènera à la folie puis à lente mort du père.

Si on veut connaître la suite de l’Histoire, on peut également lire Le Château de Yodo de Yasushi Inoué qui narre la fin de ces guerres seigneuriales.

Powered by WordPress