Un Homme A Poil Sur Le Net

19 02 2010

Faut-il légaliser la prostitution?

Filed under: C'est la vie...,Réflexions — Un Homme @ 21:22

Suite à un récent article sur le sujet dans JIM (Prostitution : légalisation ne rime ni avec libération ni avec protection) j’ai été surpris de voir l’ampleur du débat interne que la question a suscité.

Autant je peux comprendre que la question divise la droite entre une position libérale favorable à la légalisation (gloire au Marché) et une droite conservatrice qui y est opposée (pour des raisons morales); autant je suis étonné qu’elle puisse diviser à gauche.

Même si je suis intimement persuadé des meilleures intentions de ceux qui la défendent à gauche, la légalisation de la prostitution, c’est à dire de la marchandisation du corps humain, sachant qu’elle est très majoritairement subie par ceux qui se prostituent, pose deux questions fondamentales que je vais même élargir au-delà du cas de la prostitution (puisque le précedent légal sera très certainement appelé à s’élargir également).

1. Le corps humain doit-il être considéré comme une marchandise?

2. Faut-il préférer la certitude d’une exploitation adoucie à l’incertitude de la fin de cette exploitation?

A mon sens, les partisans de la légalisation répondent1 oui à ces deux questions. Les gains potentiels (visiblement loin d’être acquis) en valent-ils vraiment la chandelle?

  1. et très certainement à contrecoeur []

13 02 2010

Still alive!

Filed under: C'est la vie...,Réflexions,Vive l'Anarchie — Un Homme @ 23:53

Eh oui! C’est un peu le désert ici… Je sais, je sais, je vous abandonne. :/

J’avais prévu d’écrire des notes sur deux sujets; mais malheureusement je ne semble pas trouver le temps nécessaire pour m’y consacrer, et puis, d’autres ont déjà écrit sur les mêmes sujets, donc autant éviter les redites…

Le premier d’entre-eux concernait le tremblement de terre en Haïti et la réaction qui en a découlé.

En fait, ce qui m’a frappé était le décalage énorme entre les divers chiffres mentionnés.
Le nombre de victimes d’abord: 100, puis 150 et maintenant 200 mille personnes. Un chiffre qui défie l’imagination.

La réaction occidentale ensuite, parce qu’on n’a, évidemment, pas trop parlé de l’aide immédiatement apporté par Cuba et le Vénézuala dans le PPA. Mais l’on a beaucoup insisté sur l’ampleur du “déploiement humanitaire” qui se compte en dizaine de milliers de personnes (Marines américains compris)1.

Par contraste, le tout petit nombre de personnes dégagées des ruines, autour de 200 apparemment, ne peut que me laisser songeur. A-t-on rencontré le même genre de rapport (1/1000) lors d’autres importants tremblements de terre? (En Chine récemment, par exemple)

Le temps me manque malheureusement pour chercher plus loin. Une chose est certaine, les secours se sont concentrés sur la seule ville de Port-au-Prince et les autres zones touchées par le séïsme ont dû attendre de très longs jours (voire plus d’une semaine) avant de voir l’aide internationale se préoccuper d’elles.

Autre sujet sur lequel j’aurais voulu m’exprimer c’est la tendance actuelle à légiférer sur les chiffons que portent certaines femmes, pénalisant ainsi celles qu’on prétend défendre. Stratégie de diversion comme l’explique Le Monolecte.

Qu’est-ce qui suivra?
L’interdiction de la barbe (c’est bien connu, seuls les islamistes ou les gauchistes portent des barbes)?
L’interdiction de la calvitie (les skins, c’est tous des fachos)?

On est mal barré en tout cas…

  1. La question de la “sécurité” mériterait à elle seule un billet complet. Retenons essentiellement qu’il ne semblait pas y avoir de souci majeur de ce côté-là contrairement à ce qu’on nous laisse entendre pour justifier l’occupation militaire occidentale. []

26 09 2009

Mettez les voiles!

Filed under: C'est la vie...,Paradoxal système,Réflexions — Un Homme @ 13:51

C’est en gros ce qu’a dit le conseil communal de Dison à trois gamines qui avaient l’outrancière prétention de se rendre à l’école voilées1.

Car le foulard (islamique hein, pas celui de chez Hermès ou de chez Burberry naturellement) à l’école fait débat.

On aurait pu croire que d’autres débats auraient mérité une plus grande attention, comme, par exemple, notre participation dans une guerre impérialiste en Afghanistan, ou encore que l’argent public serve à financer des banques qui en retour font des bénéfices et en profitent pour licencier (avec pour effet d’augmenter le coût pour la collectivité).

Mais non. Ce qui est important, c’est la question des signes religieux à l’école…

Enfin, signes religieux, entendons-nous bien, signes de religions “pas-de-chez-nous” hein. On ne va tout de même pas commencer à demander aux enfants de retirer leurs pendentifs en forme de croix à l’entrée de l’école tout de même!

Encore que…

Et puis, pourquoi s’arrêter en si bon chemin. Certains prénoms comme Jésus, Joseph ou Marie ne constituent-ils pas une forme dissumulée de prosélytisme religieux? Et pourquoi ne pas s’attaquer aussi à d’autre formes de dogmatisme comme le consumérisme, le productivisme ou l’économie de marché?

Non, non, non! Le problème, c’est le voile. Parce qu’il représente l’obscurantisme religieux, la domination de l’homme sur la femme, etc.

C’est vrai que le foulard peut-être perçu comme une forme visible d’oppression sur les femmes. Ce n’est bien sûr pas le seul; mais trop souvent nous ne voyons que ce que nous voulons bien voir. Que penser des tailleurs, des chaussures à talon, du maquillage, de l’épilation, de la “ligne” et des régimes qui vont avec,… Bref, de tout ce qu’une femme doit subir pour “être femme”2.

Et comment peut-on envisager un seul instant que l’exclusion constitue une action positive envers des individus (et à plus forte raison des enfants)? Et comment s’étonner de la montée des communautarismes sur le terreau fertile de nos discriminations?

On retrouve cette logique xénophobe du “La France on l’aime ou on la quitte”, de l’idée du rempart censé nous protéger des hordes barbares si chère aux tenant du “choc des civilisations”.
Il ne faut pourtant pas oublier que les murs enferment bien plus qu’ils ne protègent et que dissimuler le problème en le mettant hors du champ de notre perception n’est pas le résoudre.

Il est des débats qui ne méritent pas la publicité qu’on leur donne. Que des enfants aillent à l’école3 couverts d’un foulard, d’un turban, d’une kippa ou d’un béret n’est pas une menace pour la société.
Bombarder des populations civiles, piller les ressources du monde à notre seul profit, défendre un mode de vie anxiogène et mortifère, accepter la précarisation croissante des travailleurs et la disparition des services publics au profit de la tyrannie privée sont à mon sens beaucoup plus préoccupants.

A lire ailleurs sur la question:

  1. lire le billet de Luc Delval: Admirons ces courageux mandataires communaux []
  2. Et je ne parle que des signes visibles. Il ne faut pas oublier tout ce qui ne se voit pas: dépendance économique (plafond de verre), choix entre carrière et maternité, “fée du logis”, etc. []
  3. Qui est aussi une prison; mais l’ami thitho vous en parlera plus longuement que moi, ici par exemple… []

24 05 2009

Pour ne rien changer: votez!

Le système dans lequel nous vivons actuellement1 repose sur un ordre social de type pyramidal: la minorité des profiteurs en haut, la majorité des exploités en bas. Comme toujours dans ce type de hiérarchie se pose la question de la pérennité d’une organisation qui ne profite réellement qu’à une minorité de ses membres.

Le capitalisme a trouvé de nombreux moyens pour assurer sa stabilité. L’un d’entre-eux est l’organisation d’élections “démocratiques”2.

Ces élections ont (au-moins) deux objectifs: d’une part renouveller les élites politiques et d’autre part garantir l’adhésion d’une majorité de la population à l’ordre actuel.

Si le premier point est relativement évident, il me semble tout de même bon de rappeler que ce que l’on nomme les “élites politiques” (c’est à dire ceux qui se trouvent à la tête des partis de gouvernement par opposition aux militants “de base” ou aux petites formations politiques) se situent dans le haut de la pyramide. S’ils désirent s’y maintenir, ils ont besoin de l’appui du capital et se doivent donc de servir, dans une certaine mesure, ses intérêts3.

Quant au second objectif, obtenir le soutien de la majorité de la population, le processus électoral y contribue en donnant à tout un chacun le sentiment de participer, ne fut-ce que par le simple acte de voter, à la vie politique sans pourtant leur donner un moyen concret de peser sur elle.La liberté et du pain
De plus, le vote permet de jouer un rôle de soupape face à la grogne populaire. En effet, l’élection fournit aux mécontents une voie légale pour exprimer leur ressentiment.

Cet aspect de contestation légale est absolument nécessaire au système puisqu’il permet alors à celui-ci de criminaliser toutes les autres méthodes de contestation et de canaliser la colère populaire dans un processus dont il garde la maîtrise4.

Ainsi, en criminalisant les autres formes de lutte et en offrant une large palette d’offres politique, il parvient à installer progressivement dans l’esprit de la population l’idée que le vote est le seul moyen acceptable d’obtenir un changement; et par voie de conséquence, que seuls ceux qui ont été élus à l’issue de ce processus soient habilités à l’incarner5.

Mais quelle sont les chances pour un mouvement révolutionnaire6 de prendre le pouvoir par les élections?
A vrai dire, elles sont infinitésimales.

En effet, le capitalisme a fait, avec le débat politique, ce qu’il fait le mieux, il l’a transformé en marché.
Les différentes “offres” politiques se retrouvant donc en concurrence pour le marché des voix. L’accession au pouvoir, c’est-à-dire à une position dominante sur le marché, se fait donc suivant les règles classiques du capitalisme: publicité pour son “produit”, adaptation de l’offre à la “demande”, joint-ventures (alliances) et fusions-acquisitions, etc.

Publicité: elle oblige les partis révolutionnaires à se soumettre aux règles du jeu des médias dominants7 pour obtenir une plus grande visibilité et donc, souvent, à édulcorer le message révolutionnaire. On a ainsi pu voir des militants communistes révolutionnaires se produire dans une émission de variétés, ou dans une émission de “débats” politiques8

Adaptation à la “demande”: il faut d’abord noter que la demande n’est pas nécessairement9 celle du consommateur (de l’électeur donc).Votez Staline Elle est généralement formatée par la publicité et donc par les détenteurs du capital. Par conséquent, le message politique a perdu de sa radicalité au fur et à mesure que la “demande” s’est déplacé vers la droite. On peut voir le chemin parcouru par le Parti Socialiste français entre la phrase de Mitterrand en 1971, «La Révolution, c’est d’abord une rupture. Celui qui n’accepte pas cette rupture avec l’ordre établi, avec la société capitaliste, celui-là ne peut pas être adhérent du Parti socialiste.»10 et celle de Ségolène Royal en 2007, «Il faut développer les pôles de compétitivité. Enfin, il faut investir massivement dans l’innovation et dans la recherche. Nous avons la capacité de relever tous ces défis, de réconcilier les Français avec les entreprises, de développer l’esprit de conquête et celui d’entreprendre.»11. De même, en Belgique, on peut mesurer l’écart entre la déclaration des principes fondamentaux d’Ecolo de 198512 et le soutien au Traité Constitutionnel Européen13 vingt ans plus tard.
Par ailleurs, l’adaptation à la “demande” se fait également en intégrant dans leur “produit” des éléments qui semblent faire le succès de la “concurrence”, les partis dominants reprenant à leur compte des thématiques sécuritaires, xénophobes, voire sociales14.

Alliances: leur but est évident, il s’agit de s’associer avec un ou plusieurs concurrents en vue d’obtenir (ou de conserver) une position dominante sur le marché. Elles sont quasiment nécessaires pour parvenir au pouvoir, ce qui permet au système de se garantir contre des changements trop radicaux.

Et si, malgré tout, une coalition à tendance révolutionnaire parvenait au pouvoir par les urnes, le capital a montré qu’il était prêt, soit à négocier avec le nouveau pouvoir en faisant quelques concessions de manière à préserver l’essentiel du cadre capitaliste15, soit à recourir à des méthodes plus drastiques comme le coup d’Etat16.

Bref, jamais la révolution, c’est-à-dire la renversement de l’ordre capitaliste, n’a réussi au travers d’élections.

Affiche Mai 68

On ne peut pas gagner en jouant avec les règles de son ennemi.

Et pour un article particulièrement long, deux morceaux de musique:


Les Wampas – Liste de droite


Radiohead – Electioneering

  1. capitaliste donc []
  2. Le terme démocratique est évidemment frauduleux dans le sens où ce n’est pas le peuple qui choisit ses candidats. []
  3. Qui deviennent progressivement les leurs aussi. []
  4. rappelons-nous par exemple du mouvement de colère dans les banlieues françaises en 2005 qui a donné lieu à une très forte répression d’une part et à une grande campagne pour inciter les jeunes à voter d’autre part. Avec les résultats qu’on sait… []
  5. On se souviendra de l’argument avancé par la droite au pouvoir en France pour légitimer l’adoption du bouclier fiscal: la mesure était dans le programme de Nicolas Sarkozy, il a été élu, la majorité des Français sont donc favorables à cette mesure. []
  6. et par là j’entends un mouvement qui vise à renverser l’ordre pyramidal de la société, ce qui en exclus les groupes réactionnaires. []
  7. donc capitalistes []
  8. notons que le format de ces émissions ne permet généralement pas l’expression sereine des idées de fonds. []
  9. loin s’en faut []
  10. cité par Serge Halimi dans le Monde Diplomatique, Mai 2009. []
  11. chat sur le site des Echos. []
  12. Parmi ceux-ci, on notera avec intérêt la place de l’antiproductivisme, la lutte contre la mondialisation, la lutte contre l’automobile et la prolifération nucléaire, le fédéralisme intégral, l’autogestion, … []
  13. Traité dont l’un des points principaux visait à l’instauration d’une concurrence libre et non-faussée sur le territoire de l’Union. []
  14. par exemple, la “fracture sociale” du candidat Chirac, ou le “président du pouvoir d’achat” du candidat Sarkozy. []
  15. Ce fut par exemple le cas du Front Populaire en 1936. Il faut noter que l’une des premières actions de ce gouvernement fut de mettre un terme au climat quasi insurrectionnel qui régnait, prouvant déjà que les gouvernement appartiennent avant tout au parti de l’ordre. []
  16. Par exemple en Espagne en 1936 ou en Grèce en 1967. []

5 04 2009

Démocratie imparfaite?

Il faut tout de même avouer qu’on a de la chance d’habiter ce petit Royaume, en effet:

  • Ce n’est pas en Belgique que l’on verrait des enfants raflés en raison de leur origine… Ah si.
  • Ce n’est pas en Belgique que la Stasi1 ferait des dossiers secrets sur des hommes politiques… Ah si.
  • Ce n’est pas en Belgique que des ministres et un procureur tenteraient de livrer un de leur citoyen à un pays pratiquant la torture… Ah si.
  • Ce n’est pas la Belgique qui, en tant que vassale des Etats-Unis, mènerait une guerre coloniale… Ah si.
  • Ce n’est pas en Belgique qu’on changerait la loi sous la pression d’un pays étranger… Ah si.
  • Ce n’est pas en Belgique que les jeunes en décrochage scolaire seraient mis sous tutelle de la police… Ah si.
  • Ce n’est pas en Belgique qu’on verrait la censure s’abattre sur des chercheurs universitaires… Ah si.

Bah, broutilles que tout cela, il s’agit après tout d’un “système démocratique jeune, fragile, imparfait certes, mais démocratique”, pour reprendre les mots de Louis Michel.

Et puis, l’essentiel n’est-il pas de pouvoir aller voter? Non?

Alors, le 7 juin, votez tranquilles braves gens…

Retour à la normale


Tiens, au fait, pourquoi votez-vous?
N’hésitez pas à répondre au petit sondage sur le côté… ;)


Giorgio Gaber – La Democrazia

  1. Staatsicherheit ou Sûreté de l’Etat []

3 04 2009

Mobib: une vérité qui dérange

Filed under: C'est la vie...,Réflexions — Un Homme @ 20:56

J’ai déjà longuement parlé de Mobib (ici, ici et ); mais voici un nouveau rebondissement qui ne fait qu’augmenter mon inquiétude sur l’aspect orwellien de cette carte.

En janvier dernier, une équipe de chercheurs de l’UCL montrait que les informations contenues sur la carte Mobib n’étaient pas protégées et que n’importe qui, pourvu qu’il dispose d’un lecteur de carte, pouvait récupérer ce qu’elle contient.
Pire, ils ont mis en évidence que les trois derniers pointages étaient stockés sur la carte, ce qui permet de tracer l’usager, contrairement à ce qu’affirmaient la Stib et le ministre bruxellois de la mobilité, Pascal Smet1.

Afin de permettre à chacun de vérifier leur dire, les chercheurs mettaient à disposition le logiciel qu’ils avaient conçu dans le cadre de cette recherche. Téléchargement libre et gratuit, du-moins jusqu’à la semaine dernière…

En effet, loin de faire son mea culpa2, la Stib a, semble-t-il, fait pression sur les chercheurs afin qu’ils retirent le logiciel de leur site.

La carte est toujours aussi mal protégée; mais désormais seulement accessible à ceux qui ont le bagage technique suffisant et la volonté nécessaire pour le faire.

Nous voilà absolument rassurés, n’est-ce pas?

Ah oui, au fait, la carte Mobib servira probablement de modèle à la fameuse “carte unique” pour les transports (TEC, De Lijn, SNCB) qui se profile…

  1. Le Soir, 9/1/2009. []
  2. la Stib a annoncé qu’elle ne ferait aucune modification de sa carte Mobib []

30 01 2009

Pendant ce temps, à Vera-Cruz…

Filed under: C'est la vie...,Réflexions — Un Homme @ 0:08

Pendant que nos médias nous montraient, sur tous les tons de l’indignation1, le massacre des palestiniens de Gaza2; ils furent nettement plus discret par contre pour nous parler d’autres affrontements et catastrophes de par le monde.
Ainsi, par exemple, qui a entendu parler:

  • des affrontements entre le gouvernement Sri Lankais et les Tigres Tamouls qui ont déjà fait plusieurs centaines de morts3?
  • des massacres perpétrés par les rebelles ougandais de l’Armée de Résistance du Seigneur en République Démocratique du Congo4?
  • de l’épidémie de choléra qui a déjà fait plus de 3000 morts au Zimbabwe5?
  • des bombardements d’une ville au Darfour6 par l’armée soudanaise7?

Au lieu de quoi, on a eu droit à une couverture extensive et plus que douteuse8 de “l’offensive israélienne sur Gaza”.

Qu’on me comprenne bien, ce n’est pas le fait que, pour une fois, Gaza fasse la une de l’actualité qui me dérange, c’est la manière dont elle le fait. Uniquement en jouant sur l’émotion, sans trop entrer dans les explications ou pointer nos responsabilités dans l’état de la situation en Palestine.

Bref, il s’agit, encore une fois, plus de vendre un sujet que de l’expliquer… L’essence même du journalisme moderne quoi.


זאב טנא – ביירות [Zeev Tene – Beirut]9

(se trouve sur la BO du très recommandé Waltz with Bashir)

  1. alors qu’ils sont généralement les premiers pour encenser la politique du gouvernement israélien []
  2. rappelez moi pourquoi encore? []
  3. http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2009-01-13-Intimidations-meurtres-et []
  4. http://www.lemonde.fr/afrique/article/2009/01/28/des-casques-bleus-decouvrent-un-charnier-de-civils-en-rdc_1147823_3212.html []
  5. http://news.bbc.co.uk/go/rss/-/1/hi/world/africa/7855666.stm []
  6. vous avez remarqué qu’on n’en parle plus guère? []
  7. http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/africa/7851886.stm []
  8. comme en témoigne le travail d’Acrimed sur la question: http://www.acrimed.org/rubrique435.html []
  9. oui, c’est juste pour faire le malin que j’ai copié le titre en hébreu :p []

6 01 2009

Quelques chiffres…

Filed under: C'est la vie...,Réflexions — Un Homme @ 23:58

On parle beaucoup de “disproportion” pour qualifier l’attaque terroriste de l’Etat israélien en cours à Gaza; mais il est d’autres disproportions entre Israël et les territoires occupés qu’il serait bon de rappeler de temps en temps. Par exemple:

  • le PIB par habitant est plus de 24 fois plus grand en Israël que dans les territoires occupés (US$26600 contre US$1100)
  • la mortalité infantile est plus de 4 fois supérieure à Gaza qu’en Israël (19/1000 contre 4,28/1000)
  • le chômage est 5 fois plus important à Gaza qu’en Israël (38,4% contre 7,3%)

Au passage, notons que la Belgique est, après les Etats-Unis, le principal partenaire commercial d’Israël (7,5% des exportations, 7,9% des importations).

Enfin, Israël dépense plus en matériel militaire que pour son éducation (7,3% contre 6,9% du PIB).
A tel point que les dépenses militaires représentent plus de US$1570 par habitant1, c’est US$400 de plus que le PIB pour un habitant des territoires occupés…

Ca laisse songeur, non?

Sources: CIA World Factbook, SIPRI

  1. à titre de comparaison, elles sont de US$400/hab. pour la Belgique et US$800/hab pour la France []
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