Un Homme A Poil Sur Le Net

12 12 2008

Al-Quaïda de Noël

Filed under: C'est la vie...,Paradoxal système,Réflexions — Un Homme @ 18:06

Ca y est, la Belgique est enfin la cible d’attentats-suicides de la part d’Al-Quaïda Belgique (marque déposée?)!

Ou bien, assistera-t-on à nouveau, comme à la fin de l’année dernière, à une menace fantôme après l’interpellation de 14 membres de la “mouvance terroriste islamiste” et l’inculpation pour “appartenance à une organisation terroriste” de 6 d’entre-eux?

“Round up the usual suspects”1

Un certain nombre des personnes interpellées faisait déjà partie du lot de celles que l’on avait arrêtées l’année dernière, puis relâchées sans même les inculper. Cette fois-ci, 6 personnes ont été inculpées (et pourquoi juste 6?) mais seulement pour “appartenance à une organisation terroriste” et non pour la préparation d’un attentat2.

Ou? Quand? Comment?

Même le procureur Delmulle, dont on peut finir par se demander si l’obsession à voir des complots partout ne relèverait pas de la psychiatrie plus que du droit, le reconnaît: il n’en sait rien…

“Il pourrait s’agir d’une opération au Pakistan/Afghanistan, mais il ne pouvait être totalement exclu que la Belgique ou l’Europe puissent avoir été des cibles”3

Et pourquoi pas la station Princesse Elisabeth, ou la Baraque Fraiture tant qu’on y est?

Quels sont les faits?

Que du lourd, du sérieux, comme on s’en doute, pour une affaire de terrorisme:

Selon des informations très récentes parvenues aux enquêteurs, a-t-il expliqué, le suspect avait « reçu le feu vert pour exécuter une opération dont il estimait qu’il ne reviendrait pas » et « avait dit adieu à ses proches, parce qu’il voulait aller au paradis avec la conscience tranquille ».

Les enquêteurs ont également eu vent d’une cassette vidéo d’adieu et de la « mise à l’abri » de femmes et d’enfants de l’entourage, comme c’est déjà arrivé à la veille d’attentats.4

Les perquisitions ont bien sûr permis de trouver de nombreux éléments matériels concordants avec l’hypothèse de l’attentat-suicide:

Aucun explosif n’a été découvert lors des perquisitions, seulement une arme de poing.5

Bref, je vous le disais, rien que du solide, comme l’an dernier, ce qui permet d’ailleurs au ministre de la Justice, Jo Vandeurzen, de fanfaronner sur l’air du “on a bien déjoué une tentative d’attentat l’année passée”. Nous voila rassurés!

Recette de l’attentat

Bon, allez, sérieusement, que faut-il pour faire un attentat?

  1. D’abord, une motivation, on évacue généralement cette question d’un simple “la haine de l’Occident“. Quelle aurait été la motivation ici? On ne sait pas…
  2. Ensuite, il faut un objectif. Ici, on n’a aucune idée de leur objectif…
  3. Et puis, un attentat, ça se prépare. Il faut donc une certaine logistique. Peut-être l’analyse des documents et ordinateurs saisis lors des perquisitions permettra d’en savoir plus sur la question. Pour l’instant, le moins qu’on puisse dire, est que l’on n’en sait pas grand-chose.
  4. Enfin, il faut évidemment des explosifs, et là, force est de reconnaître que les perquisitions n’ont rien donné…

Alors quoi?

Bien évidemment, il n’est pas exclu, loin de là, que certains suspects projetaient éventuellement des actions; mais à nouveau dans une affaire de terrorisme, les éléments matériels à charge semblent être particulièrement légers par rapport aux accusations lançées.
Si l’on poursuit dans la voie qui semble actuellement traçée en matière d'”anti-terrorisme”, le portrait-robot du prochain “méchant barbu” ressemblera peut-être à ceci:
Un Grand Mechant Barbu

(ce sujet mériterait un plus long développement – qui viendra peut-être plus tard – mais il s’agit ici d’une petite réaction rapide dans la même veine que l’article précédent…)


Asian Dub Foundation – Enemy Of The Enemy6

  1. Capitaine Renault dans Casablanca []
  2. “La préparation active d’un attentat en Belgique n’a pas été retenue pour l’instant contre les six personnes inculpées.” La Libre Belgique, 12/12/2008 []
  3. La Libre Belgique, 12/12/2008 []
  4. Le Soir, 11/12/2008 []
  5. RTBF, 11/12/2008 []
  6. histoire de se rappeler que c’est nous, occidentaux, qui sommes en grande partie responsable de l’émergence de ces mouvements islamistes radicaux… []

5 12 2008

La politique du chiffre

Filed under: C'est la vie...,Réflexions — Un Homme @ 16:01

L’utilisation de chiffres dans une argumentation est une pratique extrêmement courante et toujours à prendre avec une bonne dose de prudence et quelques précautions1.
En effet, lorsqu’on est confronté à des données chiffrées, il est toujours bon de faire preuve d’un peu d’esprit critique pour en vérifier non seulement la validité; mais également la pertinence dans l’argumentation.

Un premier exercice pour vérifier la validité du chiffre annoncé est d’estimer son ordre de grandeur. Par exemple, lorsque Nicolas Sarkozy parle des heures de travail des grutiers marseillais (2000 heures par an) et qu’il les compare à celles de leurs homologues barcelonais ou anversois (4000 heures par an), on voit très rapidement que si le chiffre avancé pour les marseillais est plausible (50 semaines de 40 heures, c’est beaucoup; mais pas invraisemblable), doubler ce chiffre est exagéré et par conséquent faux2.

Ensuite, même si le chiffre avançé peut sembler correct à première vue, il faut se demander comment il a été obtenu. Certains chiffres sont inventés de toute pièce3, d’autres sont obtenus par divers bidouillages4. On peut égaler brouiller les pistes en n’identifiant pas clairement ce qui est chiffré (autrement dit l’unité de mesure est-elle claire, voir l’exemple plus bas).

Enfin, il faut se demander si le chiffre avancé est pertinent dans l’argumentation. A-t-il un rapport de causalité clairement établi5, représente-t-il le seul élément chiffré pertinent dans la discussion, est-il représentatif pour l’ensemble de la question abordée, …

Illustrons tout ceci avec un exemple. Lors d’un récent petit sondage sur ce site, je posais la question suivante:

Combien de journées de grèves ont-elles été enregistrées en Belgique en 2007?

  • 127442 (44%)
  • 39 (33%)
  • 297 (11%)
  • Rienàfout' (11%)
  • 3046 (0%)
  • 17438 (0%)

Total Votes: 9

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La bonne réponse est effectivement 127442 journées de grève enregistrées sur l’ensemble de la Belgique, comme on peut le lire sur le site officiel des statistiques de l’emploi et du chômage belge.

Ce chiffre, pris dans l’absolu, semble évidemment énorme et notre premier test (celui sur l’ordre de grandeur) devrait nous mettre la puce à l’oreille. De quoi s’agit-il au juste ici?

Il s’agit en fait “de journées non couvertes par une rémunération passible du calcul des cotisations sociales6 par travailleur. Du coup, si l’on reporte ce nombre à l’ensemble des “actifs occupés7, on obtient le chiffre de 0,3% des travailleurs ayant fait grève un jour dans l’année 2007.

Ce chiffre des journées de grèves paraît à présent ridicule. Pour autant, l’un ou l’autre de ces chiffres serait-il réellement pertinent dans un débat sur, par exemple, les conflits sociaux en Belgique?

La réponse est non bien entendu; car ces chiffres ne s’appliquent qu’aux jours de grèves (et encore de manière assez peu précise). Or, comme le rappelle très justement le camarade Julien dans cet article, le droit de grève est de plus en plus attaqué et par conséquent la grève n’est pas nécessairement l’arme à laquelle recourent le plus les travailleurs pour se faire entendre de leur direction8. Vouloir réduire l’ensemble des conflits sociaux aux seules journées de grèves n’est donc pas acceptable.

Bref, il s’agit de rester vigilant lorsqu’on nous avance des chiffres à tout va et de pratiquer un peu d’autodéfense intellectuelle, histoire de ne pas se laisser embobiner par des discours qui paraissent bien étayés à première vue. :)

  1. ce d’autant plus que la principale raison d’utiliser des chiffres est de rendre le débat technique, c’est-à-dire de dépolitiser le point de vue avancé pour lui donner une impression d’objectivité rationnelle []
  2. Autre exemple, venant toujours du même (qui est, il est vrai, un spécialiste du genre), le chômeur qui aurait refusé 67 emplois en un an, ce qui signifie que ce feignant de chômeur aurait refusé plus d’une offre par semaine, pendant un an. Quelle santé! []
  3. par exemple, le chiffre de 500000 offres d’emploi non pourvus régulièrement avancé par Sarkozy. []
  4. exemple classique, les chiffres du chômage []
  5. autrement dit, y a-t-il une réelle corrélation, par exemple entre le réchauffement climatique et le nombre de pirates? ;) []
  6. cf. ce document explicatif: http://statbel.fgov.be/figures/d31strike_fr.pdf []
  7. plus de 4 millions de travailleurs []
  8. voir par exemple le très intéressant article de Sophie Béroud, Jean-Michel Denis, Guillaume Desage, Baptiste Giraud et Jérôme Pélisse, Ce que révèlent les données officielles sur les conflits sociaux, dans le Monde Diplomatique, octobre 2008, p.14-15 []

5 10 2008

Le Capital sera le genre humain…

Filed under: Paradoxal système,Réflexions,Vive l'Anarchie — Un Homme @ 21:09

Propaganda(cet article est la suite de celui-ci et de celui-là)

Depuis toujours, en raison de sa nature, le capitalisme ne bénéficie, réellement, qu’à une toute petite minorité de la population. Dès lors, pourquoi l’immense majorité de ceux qui n’en profitent pas ou très partiellement, n’ont-ils pas renversé ce système qui les exploite?

La réponse tient en un mot: propagande.

La manipulation consciente, intelligente, des opinions et des habitudes organisées des masses joue un rôle important dans une société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le pays.

Propaganda (1928), Edward Bernays (trad. Oristelle Bonis), éd. Zones, 2007, p. 311

Sous nos latitudes, cette propagande est omniprésente et multiforme.
Son rôle est multiple. Il s’agit, entre autres, d’ancrer dans l’esprit de la majorité la forme actuelle du système, ce qui s’obtient en décrédibilisant les alternatives possibles2, en utilisant des mythes fondateurs (“la main invisible du marché”, “la concurrence libre et non faussée”, …), en créant des des rêves de réussite accessible à tous, et, en cas de “crise”, de détourner l’attention, voire la colère de la majorité exploitée par le système, vers des boucs émissaires comme les “dérives du système3”, les “patrons voyous”,Fortis le “terrorisme“, l’intégrisme musulman, les étrangers4, etc.5 ou bien de canaliser cette colère vers les mécanismes institutionnels habituels (élections, partis, syndicats, …); mais surtout, son rôle essentiel est de maintenir divisée la majorité de la population de sorte qu’elle ne puisse s’unir pour établir un système partageant les richesses de manière plus équitable.
Pour ce faire, la classe dominante a su créer des antagonismes au sein de ceux qu’elle domine de manière à ce qu’ils s’opposent entre-eux plutôt qu’ensemble contre elle: travailleurs contre chômeurs, autochtones contre allochtones, usagers contre grevistes, …

Les formes prises par cette propagande sont, comme je le disais, multiples.

On la retrouve, par exemple, dans l’enseignement où l’on “sensibilise” dès le plus jeune âge les enfants à l’esprit d’entreprise (j’ai personnellement été confronté au fameux Boule et Bill créent une entreprise à la fin de mes primaires), les cours d’histoire se contentent souvent de reprendre la version “officielle” dont on sait pourtant qu’elle est écrite par le vainqueur à son avantage; et combien d’heures sont consacrées à développer l’esprit critique des élèves?
L’enseignement constitue un endoctrinement nécessaire pour que l’individu évite de se poser trop de questions quant à son rôle d’exécutant dans le système6.

On peut également trouver des exemples cette propagande dans la publicité. L’idée est de maintenir l’image de certaines classes d’individus dans des carcans stéréotypés afin qu’ils acceptent, par la répétition propre à la publicité, cette image d’eux-mêmes. L’exemple le plus évident est bien sûr celui de l’image de la femme mais ce n’est pas le seul7.

Le Plan BMais l’exemple le plus frappant de cette propagande se retrouve naturellement dans les médias. Il suffit d’ouvrir n’importe quel “grand” journal, d’allumer sa télévision ou d’écouter une radio à diffusion nationale pour en avoir de nombreux exemples.
Par le jeu des concentrations de capital, la plupart des grands médias appartiennent ou sont dépendant (par les participations au capital ou la publicité) de grands groupes8

Le résultat en est que les journalistes intériorisent les priorités de la classe dominante9, de sorte qu’il est quasi exceptionnel qu’un patron doive censurer l’un de ses journalistes10.

Petit à petit, les journalistes se retrouvent, souvent à leur insu, être les serviteurs des puissants en maintenant le champ du débat dans un cadre strict11 qui est justement celui voulu par leurs maîtres et en établissant ainsi une orthodoxie en-dehors de laquelle il est quasi-impossible de s’exprimer dans un média de masse.
Par ailleurs, les journalistes participent pleinement à la création des mythes de la “réussite” en reprenant sans sourciller les histoires (storytelling) qui leurs sont servies par leurs maîtres, présentant ainsi des “solutions” individuelles plutôt que collectives.

Le résultat de ce matraquage permanent est évident. En nous maintenant divisés, en formattant nos désirs et nos modes de pensée, la classe dominante peut facilement augmenter sa part du gâteau en poursuivant une guerre de classe d’autant plus impitoyable que par son contrôle des médias, elle nous maintient dans l’ignorance de cette lutte.

Que faire alors? Comment réagir?
Il ne tient qu’à chacun d’entre-nous de faire preuve de curiosité, d’esprit critique. De remettre en cause les vérités établies, de s’interroger sur d’éventuelles motivations cachées, de chercher des sources d’informations alternatives, de discuter autour de nous et de prendre conscience que la plupart de nos problèmes sont communs et que pour y apporter une solution, elle devra être collective et non individuelle.


Bérurier Noir – Les Rebelles

  1. Edward Bernays est le père de la propagande moderne. []
  2. en exigeant par exemple un “réalisme” qui, a contrario, ne s’applique pas au système actuel []
  3. par exemple, les parachutes dorés []
  4. le recours au nationalisme, et donc à la guerre, est un grand classique du genre []
  5. l’avantage du recours à un bouc émissaire, c’est qu’on peut toujours facilement en trouver un… []
  6. et cela, nonobstant le fait évident que le système éducatif sert bien évidemment aussi à reproduire les inégalités sociales []
  7. j’avais déjà relevé ici le cas de la campagne contre la contrefaçon. []
  8. Ce n’est pas par hasard qu’un journal comme le Plan B parle de Parti de la Presse et de l’Argent (PPA). []
  9. à tel point que pour certains d’entre-eux, il est impossible d’être journaliste et communiste à la fois []
  10. exceptionnel mais pas impossible, il suffit de consulter, par exemple, le numéro des Dossiers du Canard consacré à la censure justemment []
  11. mais qui n’exclut pas la critique aux marges du système. Critique marginale qui permet alors d’affirmer la nature “libre” du système sans jamais réellement le remettre en cause. []

23 08 2008

Groupons-nous et demain…

Filed under: Paradoxal système,Réflexions,Vive l'Anarchie — Un Homme @ 15:37

(ceci est la suite de cet article)

L'internationale des richesS’il est un constat évident à faire, c’est bien celui que le capital a bien compris qu’il ne pourrait prospérer dans un cadre strictement national.

Ainsi, déjà bien avant la Première Internationale, les détenteurs du capital avaient compris la nécessité de dépasser le cadre de leurs frontières pour conquérir de nouveaux marchés1, c’est l’époque des Compagnies des Indes Orientales (dont la plus célèbre est bien sûr la Compagnie anglaise des Indes Orientales) qui donneront naissance au XIXème siècle aux différents empires coloniaux2. Ces compagnies étaient essentiellement des entreprises privées préfigurant les transnationales d’aujourd’hui.

Mais si l’idée de sociétés transnationales n’est pas nouvelle, l’apogée de leur hégémonie n’apparaîtra que dans la seconde moitié du XXème siècle.
Aidées par les institutions nées des accords de Bretton-Woods (Banque Mondiale et Fonds Monétaire International) et surtout par la création du GATT (ancêtre de l’Organisation Mondiale du Commerce) qui facilitent la libre circulation des capitaux et posent les fondements du dogmatisme libéral actuel, nombre d’entreprises ont ainsi pu étendre leur empire avec la protection bienveillante des acteurs institutionnels3 .

Ainsi sont nées un certain nombre d’institutions internationales (c’est-à-dire regroupant des Etats) crées de manière formelle (OMC, OCDE, CEE, …) ou informelle (G8, Club de Paris, …); mais également, des rencontres regroupant des acteurs non-institutionnels comme par exemple le Forum Economique de Davos ou le plus discret Groupe Bilderberg, ou encore, plus récemment, le G8 Business Summit (voir photo) qui regroupe les dirigeants patronaux des pays du G8.G8

Ces réunions entre puissants leur permettent de se pencher sur divers “problèmes” (par exemple: comment sauver le système du capitalisme mondialisé en crise, comment restaurer la confiance dans ce modèle qui va d’échec en échec, …), d’établir des programmes de “réformes”4, mais aussi des déclarations communes.

Par ailleurs, cette organisation transnationale du système économique (mondialisation) permet de mettre en concurrence les travailleurs de différentes zones de production (délocalisations) afin de diviser un mouvement de contestation global en de multiples luttes locales déconnectées et donc plus facilement gérables; car, elle permet également, comme je le disais précedemment, d’éloigner les travailleurs des centres de décision (filiales, sous-traitance, …), ce qui, combiné avec une intense propagande5, amène à faire plus facilement accepter l’inéluctabilité des diktats économiques.

Bref, cette “Internationale du Capital“, loin d’être la manifestation d’une solidarité dépassant le cadre artificiel et obtus des frontières, procède d’une convergence d’intérêts économiques dont l’objectif, au contraire de l’internationalisme ouvrier qui visait à l’émancipation des travailleurs, est bien évidemment de maintenir et augmenter6 les avantages qu’elle a durement acquis à la sueur du front des classes laborieuses dans le cadre de cette guerre de classe qu’elle mène contre nous.


Noir Désir – L’Europe

  1. le capitalisme est intrinsèquement impérialiste, il doit sans cesse croître sous peine de s’effondrer. []
  2. de même, pour la Belgique, la colonisation du Congo est née d’un projet économique porté par le roi Léopold II []
  3. d’autant plus que cela permet, en pleine période de décolonisation, aux Etats colonisateurs de conserver un certain contrôle sur leur anciennes colonies sans devoir recourir aux canonnières d’antan. []
  4. voir par exemple ce précédent article []
  5. qui fera l’objet d’un prochain article []
  6. voir note 1. []

11 08 2008

La mobilité à saut de puce

Filed under: C'est la vie...,Réflexions — Un Homme @ 17:10

J’ai déjà parlé de la carte Mobib de la Stib précédemment. Pour résumer, il s’agit d’un nouveau passe utilisant une puce RFID (donc lisible à distance) et appelé à remplacer les cartes magnétiques actuelles. Cette nouvelle carte est entrée officiellement en fonction le 1er juillet dernier. Au-delà des aspects relatifs à la vie privée que j’ai déja évoqué ici1, intéressons-nous aux raisons invoquées pour le passage à ce flicage en règle de nos déplacements.

Dans cet article laudateur2 de La Libre Belgique, le directeur général de la Stib, Alain Flausch, nous l’explique benoîtement:

Que ce soit via les cartes de banque ou les cartes d’identité, nous sommes dans un monde ‘à carte à puce’. La Stib se devait de rester en phase avec l’évolution de la société.

Bref, pas vraiment besoin de justifier ce projet chiffré dans l’article à 23 millions d’euros3, il s’agit “de rester en phase“…

Bougeons moinsNéanmoins, la Stib effectue une énorme campagne de propagande publicité axée autour de trois thèmes: liberté, rapidité, facilité. Chacun de ces thèmes fait l’objet d’une campagne d’affichage propre.

Ainsi, “Liberté” signifie la “liberté” de pouvoir acheter son abonnement en-ligne à n’importe quelle heure du jour (ou de la nuit) et non la liberté de pouvoir se rendre à n’importe quel lieu de la capitale à n’importe quelle heure.
Avantage pour le voyageur? Zéro4.

La campagne “Rapidité” cherche à nous faire croire que ce qui nous prend le plus de temps lors de nos transports, c’est la validation et non l’attente, parfois très longue, d’un bus ou un tram5.
Avantage pour le voyageur? Nada.

Je n’ai pas encore découvert la campagne pour la “Facilité” mais, je ne sais pourquoi, je doute qu’il s’agisse de simplifier les horaires (quasi un horaire différent par jour, sans compter les “petites vacances”, les “grandes vacances”) ou les correspondances (multiplications des lignes de trams et de bus, réseaux différents avant et après 20h, …).

Donc, pas de réel avantage pour le voyageur; mais un réel avantage pour la Stib, puisque le flicage permanent que permet Mobib lui permettra “de mieux connaître chaque client et de développer un marketing “segmenté”.6.

Pour cela, la société des transports bruxellois doit s’assurer que tout le monde utilise Mobib et pointe conscienceusement lors de chaque montée. Pour ce faire, il suffit de la rendre obligatoire et de faire un gros mensonge sur la “validation obligatoire” comme le raconte Vinalia dans cet article.

Car, si l’on évoque souvent le fait que d’autres grandes villes telles que Paris ou Londres ont adopté un système similaire, on ne signale quasiment jamais ici les problèmes et oppositions à ces systèmes.

Ainsi, à Paris, il y a encore 1 million d’utilisateurs de la carte Orange (RATP et RER) qui refusent de passer au fameux passe Navigo7 dont il avait été question lors de l’occupation de la CNIL en décembre 2007. Pas parce que ce sont des paranoïaques soucieux du respect de leur vie privée, non, juste parce qu’ils ne voient pas d’avantages à ce nouveau passe.
Décidemment, les gens refusent d’être en phase avec l’évolution de la société. Qu’importe, la société évoluera sans eux…

A Londres, c’est le système de carte Oyster qui connait de nombreux problèmes8, dont l’un des plus importants est le fait que cette carte a été “craquée” par une équipe universitaire hollandaise, ce qui pose quand-même un certain nombre de questions lorsqu’on sait que ce genre de carte a aussi pour objectif de devenir une sorte de porte-monnaie électronique…

Heureusement ce n’est pas dans ce petit royaume que les médias (qui mentent) auront l’impolitesse de poser ce genre de questions ou que l’on aura droit à un réel débat public sur la mobilité à Bruxelles…

Ignorance is strength“, George Orwell, 1984


Desireless – Voyage Voyage

  1. notons tout de même au passage que les médias bourgeois n’ont commencé à évoquer cet aspect de la question qu’après que le groupe PS au parlement bruxellois n’exprime des craintes à ce sujet, le 2 juillet, c’est-à-dire après le lancement officiel de Mobib. A contrario, des journaux tels que A voix autre avaient déjà abordé cette question auparavant et restent vigilants. []
  2. il vante entre autre “des tarifs avantageux que promet la Stib pour lancer le système…“, alors qu’il s’agit simplement de ne pas répercuter la (n-ième) hausse de prix du billet []
  3. à titre de comparaison, ça représente l’équivalent de 4 nouveaux métros de type “boas” ou 10 trams T3000, cf. Rapport quinquennal 2001-2005 de la Stib. Dans le même temps, la Stib va devoir se serrer la ceinture. Voir par exemple, cette intervention de Céline Delforge []
  4. D’ailleurs, probablement conscients de l’inanité de cette “liberté”, ils tentent d’appâter les étudiants en leur offrant en prime une carte gsm d’une valeur de 5 euros s’ils achètent leur abonnement en-ligne. []
  5. à tel point qu’il est souvent plus rapide de prendre le vélo ou d’y aller à pied []
  6. cf. cet article précédemment mentionné []
  7. Le Canard Enchaîné, 30/07/2008 []
  8. voir par exemple, en anglais, cet article du Register []

1 08 2008

C’est la lutte finale…

Filed under: Paradoxal système,Réflexions,Vive l'Anarchie — Un Homme @ 18:12

Quand on lit le communiqué des 4 inculpés du Secours Rouge, on peut sourire à l’évocation de la lutte des classes, à l’opposition entre la bourgeoisie et le prolétariat. On peut se dire qu’il s’agit d’un combat dépassé au XXIème siècle. Et pourtant…

Pourtant, les puissances de l’argent savent bien que cette lutte existe. Comme l’affirme Warren Buffett, l’homme le plus riche de la planète:

There’s class warfare, all right, but it’s my class, the rich class, that’s making war, and we’re winning.1

Il y a une guerre de classes, c’est sûr, mais c’est ma classe, la classe des riches, qui fait la guerre et nous sommes en train de gagner.

Et il est clair que la classe dominante a parfaitement intégré certains concepts du discours traditionnel de gauche, tels que la lutte des classes, l’internationalisme ou encore la propagande.

La lutte des classes
Je vais ici m’attacher à illustrer un peu cette “guerre de classes” que mènent les puissances de l’argent contre nous et je reviendrai sur l’internationalisme et la propagande dans de prochains articles.

Quand on parle de lutte des classes, trop souvent c’est l’image traditionnelle d’ouvriers se battant contre le patron qui ressurgit. Il va de soi que cette vision simpliste qui délimite en deux camps bien identifiés prolétariat et bourgeoisie n’est plus vraiment de mise dans la société capitaliste du XXIème siècle. Le système a su évoluer de manière à rendre les vrais bénéficiaires du système (les “patrons”) nettement moins identifiables en diluant la chaîne des responsabilités entre plusieurs acteurs qui profitent à des degrés divers de ce système: actionnaires, conseils d’administration, présidents, CEOs, directeurs régionaux, managers, chefs d’équipe, contremaîtres, etc.

Le résultat direct de cette évolution est de rendre le(s) réel(s) donneur(s) d’ordres inaccessibles à ses travailleurs. Du coup, lorsque qu’un groupe de travailleurs en ayant assez de se prendre des coups de tatanes dans la gueule, se révolte et retient son “patron” dans les locaux de l’entreprise, celui-ci peut, en toute bonne foi, leur dire qu’il n’y peut rien, qu’il n’est qu’un simple exécutant.

En toute bonne foi?

Oui et non. Oui d’un point de vue purement structurel: il n’est, de fait, qu’un rouage dans des mécanismes de décisions qui se prennent (plus ou moins) loin de lui. Non car pour arriver à son poste, à ce niveau de responsabilité, il a dû accepter et intérioriser les valeurs de ce système. En acceptant son poste à responsabilité, il devient donc (au-moins partiellement) complice d’un système qu’il sert et qui le sert.

Dès lors, vers qui peuvent se retourner les travailleurs en colère? Vers le conseil d’administration? Vers l’assemblée générale des actionnaires2 ? Vers l’actionnaire majoritaire?

Travailleurs précairesA côté des donneurs d’ordres invisibles et inaccessibles, le mécanisme de dilution des responsabilités permet également de faire éclater la cohésion des masses laborieuses en en gratifiant une partie de miettes de pouvoir et donc de richesses et en lui faisant miroiter la possibilité de s’élever dans la hiérarchie. Ainsi s’est crée ce qu’on a appelé une “classe moyenne” de possédés (travailleurs salariés) possédants (accès à la propriété foncière, petite consommation de luxe, petit actionnariat, etc.) qui, craignant de perdre leur statut de “possédants”, en vient à défendre les valeurs des classes aisées (les vrais possédants) contre les classes laborieuses3 .

Donc, l’un des premiers aspects que l’on observe de cette guerre de classes est la tentative (fructueuse pour l’instant) de la classe dominante de fractionner les classes laborieuses en groupes antagonistes (j’ai déjà mentionné l’opposition entre “classe moyenne” et “classe laborieuse“; mais, la classe laborieuse représentant toujours une large part de la population, et donc une menace importante pour ceux qui l’exploitent, cela ne suffit pas et il faut donc créer d’autres antagonismes pour diviser encore plus le tissu social: travailleurs contre chômeurs, autochtones contre allochtones, usagers contre grévistes4 , …) suivant l’adage classique du diviser pour mieux régner.

Une fois acquise la désagrégation de toute possible résistance commune, les puissances du capital peuvent, sans grande crainte, lancer des attaques à la fois économiques et idéologiques.

Sans-abriLes attaques économiques consistent d’une part à asseoir leur position dominante et l’augmentation de leur capital à l’aide de ce qu’on appelle, dans la novlangue actuelle, des “réformes“: allègements fiscaux (exemples récents, le bouclier fiscal en France ou les intérêts notionnels en Belgique), aides publiques (exemples: prime aux biocarburants, aide à certaines grosses industries), concentrations (exemple récent: GDF-Suez), etc.

D’autre part, il s’agit aussi de précariser les classes laborieuses en s’attaquant prioritairement à leurs composantes les plus fragiles (chômeurs, jeunes, vieux, sans-papiers, sans-abris, travailleurs non-qualifiés, …) à l’aide d’un arsenal juridique (expulsions de sans-papiers, réactivation5 et radiation des chômeurs, augmentation de l’intérim et du travail précaire, retour sur la dispense de recherche de travail pour les seniors, refonte du code du travail pour augmenter la flexibilité des travailleurs, refonte du droit au logement pour faciliter les expulsions, etc.) afin de faire comprendre à ceux qui n’appartiennent pas (encore) à ces catégories qu’ils sont des privilégiés.

La plupart de ces attaques économiques nécessitant l’aide (ou à tout le moins la neutralité bienveillante) de l’Etat, il est essentiel dans le même temps de procéder à des attaques idéologiques de manière à ce que les représentants politiques puissent agir en faveur du grand capital au nom du “bien commun“.

Ces attaques, utilisant l’arme de la propagande, visent tous ceux qui pourraient remettre en cause le modèle actuel par une mobilisation de masse: syndicats6, mouvements sociaux7, contestataires de tout poil8, afin de décrédibiliser aux yeux de l’opinion les alternatives possibles à un système qui ne profite vraiment qu’à une toute petite minorité.

Bref, même si les contours des classes sont moins bien définis qu’autrefois, il n’en reste pas moins clair que la guerre menée par la classe dominante, celle qui détient le pouvoir, celle qui donne les ordres, celle qui veille à maintenir ce système en place, contre la classe dominée, celle qui reçoit les ordres, celle qui produit les richesses mais qui n’en bénéficie que très marginalement; cette guerre est bien réelle et bien comprise par ceux qui la mènent.

War is peace“, George Orwell, 1984


Le Pieu

  1. Warren Buffett, New York Times, November 26, 2006. []
  2. on écoutera avec intérêt ce reportage de Là-bas si j’y suis qui suit un groupe d’ouvrières du Nord se rendant à l’assemblée générale des actionnaires de LVMH pour interpeller Bernard Arnault sur la fermeture de leur usine. []
  3. au passage, la problématique actuelle du “pouvoir d’achat” illustre fort bien pour moi la dualité possédé-possédant de cette “classe moyenne”. En effet, en tant que “possédés”, elle est sensible à la modération salariale et en tant que “possédante”, elle se doit d’adopter les comportements de consommation des classes aisées. Cette question mériterait certainement un article séparé. []
  4. il est intéressant de noter que ceux qui sont habituellement désignés comme des clients redeviennent, lors de mouvements sociaux, des usagers. []
  5. notons au passage l’aspect très mécanisé de ce terme. Le chômeur est un travailleur désactivé qu’il s’agit, en appuyant sur les bons boutons, de réactiver. []
  6. le syndicalisme que l’on doit combattre, c’est celui de SUD“, François Hollande []
  7. désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit“, Nicolas Sarkozy []
  8. Les altermondialistes qui s’apprêtent à empêcher par la violence le sommet européen de Laeken sont des quasi-fascistes.“, Guy Verhofstadt. Plus récemment, la criminalisation de la solidarité, ou encore la dénonciation régulière de l'”irréalisme” des propositions de gauche, etc. Je reviendrai sur la propagande dans un autre article. []

12 07 2008

Contrefaçon odieuse

Filed under: C'est la vie...,Lectures,Réflexions — Un Homme @ 12:37

En rentrant du boulot hier soir, je vois dans le bus une affiche d’une campagne contre la contrefaçon qui m’a fait bondir.
contrefa-con
Le tout barré d’un renvoi au site de la campagne www.CONTREFACON.be

Il devrait apparaître à tout un chacun que cette façon de procéder est proprement odieuse, puisqu’il s’agit de créer l’amalgame entre un délit économique (la contrefaçon) et le fait de mettre la vie d’un enfant en danger.

Si cela vous échappe, je ne peux que vous recommander la lecture du Petit cours d’autodéfense intellectuelle de Normand Baillargeon qui vous permettra de repérer les différents paralogismes courament utilisé.

Il semblerait d’ailleurs que le reste du site de la campagne, soit en fait un exercice pratique pour ce livre, avec des affirmations péremptoires, des généralisations abusives, etc.
Le site décline trois grandes thématiques présentées de manière à interpeller le visiteur en individualisant l’intitulé: ma santé, mon emploi, ma sécurité.
On pourra y lire des phrases telles que:

  • “Chaque année, des milliers de personnes à travers le monde meurent de la contrefaçon.”
  • “la contrefaçon est un véritable cancer pour l’économie.”
  • “La contrefaçon, c’est également une autre réalité : celle de l’exploitation économique des enfants.”
  • “Acheter en toute conscience des objets contrefaits, c’est donc financer des commerces illicites (drogues, contrebande, …) et, aussi, injecter de l’argent dans un système qui mine les économies nationales et qui sape les fondations des industries qui nous emploient.”
  • “Saviez-vous par exemple que les attentats de Londres de juillet 2005 ont été financés par la revente de contrefaçons ?”
  • “Même une pomme ou une eau minérale peut être contrefaite !”

Terminons en précisant qu’il s’agit d’une campagne du SPF Finances. Ca fait toujours plaisir de voir que mon argent (celui de mes impôts) est si bien utilisé. ;)

25 06 2008

Petit rappel de barèmes

Filed under: C'est la vie...,Paradoxal système,Réflexions — Un Homme @ 19:19

Le riche petit royaume de Belgique est un Etat de droit, l’article 10 de sa Constitution ne spécifie-t-il pas en effet que les Belges sont égaux devant la loi?

Voyons comment cela se traduit dans les faits avec quelques exemples:

Un attentat des CCC tue accidentellement deux pompiers, Pierre Carette et Bertrand Sassoye seront condamnés à la perpétuité. Ils purgeront respectivement 17 et 14 ans de prison.

Eric Lammers, membre du groupe d’extrême-droite Westland New Post, assassine deux diamantaires à Anvers, il est condamné à la perpétuité et purgera 11 ans de prison.

L’ex-major rwandais Bernard Ntuyahaga est reconnu coupable de l’assassinat de dix casques bleus belges1, il est condamné à 20 ans de prison.

Lors du procès des Black Wolves, l’auteur des coups de couteaux mortels est condamné à 13 ans de réclusion criminelle pour homicide volontaire.

Un automobiliste ivre tue un gamin de 12 ans, il écope de 3 ans de prison (dont 1 ferme).

Un chasseur de 76 ans tue un homme de 33 ans: “Je pensais que c’était un renard et j’ai tiré“. Il est condamné à 12 mois de prison avec sursis.

Pour avoir (peut-être) participé à des activités d’un groupe (prétendument) “terroriste”, Bertrand Sassoye, Wahoub Fayoumi, Constant Hormans et Abdel Ibrahim Abdallah risquent entre 5 à 10 ans de prison en vertu de la loi relative aux infractions terroristes de décembre 2003.

Cette loi a été votée par 193 parlementaires (55 sénateurs et 138 députés) et adoptée à une écrasante majorité: 187 oui, 2 abstentions2 et 4 non3.

La loi sur les “méthodes particulières de recherche” a été votée par 184 parlementaires (59 sénateurs et 125 députés) et a également été adoptée à une très large majorité: 156 pour4, 27 abstentions5 et 1 seul non6.

A l’époque, Josy Arens (cdH) expliquait l’abstention de son parti par le fait que “seule une révision significative du texte proposé permettra d’éviter que la légalisation de certaines méthodes policières d’enquête ne se réalise au détriment de la sauvegarde des droits fondamentaux des personnes.

Le cdH a, depuis, voté les lois anti-terroristes et les droits fondamentaux des personnes sont bien protégés, entre quatre murs et derrière des barreaux…

Comme, par exemple, pour les 390 enfants que l’Etat Belge a parqué dans des camps en 2007…

Comme, par exemple, lorsque certains avocats de sans-papiers arrêtés lors d’une manifestation se font molester par la police et traiter de “crapule qui défend des crapules“….

Comme, par exemple, lorsque l’Etat Belge vendait des fusils-mitrailleurs au Népal et alimentait de la sorte une guerre civile…

Comme, par exemple, lorsque l’Etat Belge envoie des bombardiers F-16 en Afghanistan pour aider à la reconstruction du pays7

Ces actes ne seraient-ils pas commis intentionnellement dans le but d’intimider gravement une population ou de gravement déstabiliser ou détruire les structures fondamentales politiques, constitutionnelles, économiques ou sociales d’un pays8?

Pourtant, rares sont ceux qui penseraient à classer l’Etat Belge dans la liste des groupes terroristes…

All animals are equal, but some are more equal than the others“, George Orwell, Animal Farm, 1945.


Léo Ferré – L’Affiche Rouge

  1. ainsi que d’un nombre indéterminé d’homicides; mais comme ce sont des rwandais c’est sans doute moins important… []
  2. Durant et Guilbert (Ecolo) []
  3. Genot, Gerkens, Gobert, Nagy (Ecolo) []
  4. y compris Ecolo qui faisait partie de la majorité parlementaire à l’époque. []
  5. majoritairement cdH []
  6. Vincent Decroly (indépendant) []
  7. mais, rappellez-moi, qui l’a détruit? []
  8. art.3 de la loi relative aux infractions terroristes du 19 décembre 2003 ;) []
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