Petite comparaison sur le traitement de l’arrestation de Pierre Carette et Bertrand Sassoye entre Le Soir (LS) et De Morgen (DM) du vendredi 06/06/2008
LS titre en première page “L’ex-CCC soupçonné d’activités terroristes” alors que DM titre plus sobrement “CCC’ers opnieuw in de cel“.
Toujours en première page, LS place une large photo de Sassoye et Carette ainsi qu’un bref texte introductif ((avec pour titre “Bertrand Sassoye arrêté à Saint-Gilles dans le cadre d’une enquête sur un réseau italien. Son ami, Pierre Carette, inquiété pour ses relations.“)) renvoyant à “l’enquête p.2&3” et “retour sur le parcours des CCC p.4”.
DM présente une photo plus petite des deux hommes mais l’entoure d’un article complet de George Timmerman (( intitulé “Voormalig kopstuk Bertrand Sassoye gelinkt aan Italiaanse terreurgroep” et avec un intertitre “Pierre Carette opgepakt omdat hij voorwarden van voorlopige vrijlating niet heeft nageleefd“.)) qui reprend globalement les différents éléments: qui a été interpellé (en citant certains noms), pourquoi (le soupçon d’appartenance à un groupe terroriste), le fait que les personnes interpellées appartiennent au Secours Rouge par lequel ils ont des contacts avec le PCPM, le fait que le parquet n’a aucune indication sur d’éventuelles actions du groupe en Belgique ou à l’étranger. Suivent quelques informations concernant Pierre Carette, son militantisme depuis sa libération conditionnelle, etc. et un renvoi vers la page 8.
Ainsi, même si les deux journaux insistent en première page sur l’aspect “CCC”, DM offre directement (et il me semble de manière nettement plus factuelle) un ensemble d’informations précises.
En p.2 dans LS, en-dessous d’une photo d’une demi-page ((c’est moi ou bien ça ressemble vraiment à du remplissage?)) de Bertrand Sassoye ((et d’un drapeau rouge orné de la faucille et du marteau et du visage de Lénine, sans doute pour bien asseoir le contexte)), on trouve un article de Marc Metdepenningen intitulé “Retour à la case prison pour les anciens CCC” dans lequel le journaliste revient sur les conditions et les raisons de l’interpellation de Pierre Carette; puis, glisse sur l’arrestation de Bertrand Sassoye et évoque les liens avec le PCPM en détaillant les accusations qui pèsent sur ce groupe.
Toujours dans LS, la moitié de la p.3 ((l’autre moitié étant réservée à une publicité)) est consacrée aux portraits de “Bertrand Sassoye, l’intransigeant” et de “Pierre Carette, l’irréductible” par M.M. ainsi qu’un encart sur la perquisition à la RTBF ((et qui ressemble pas mal au communiqué de la RTBF à mon sens)) par Eric Deffet qui revient aussi en p.4 ((sur un quart de page seulement, le reste étant consacré à des photos d’attentats, sûrement pour bien mettre le lecteur en condition)) sur les CCC dans un article “Vingt-huit attentats et deux morts de trop” ainsi que dans un encart Humeur “Ces années où la Belgique faillit basculer” et que je ne commenterai pas par pure charité…
Dans DM, la p.8 est consacrée dans sa quasi-totalité ((au 5/6 je dirais, le reste étant occupé par deux petits articles sans rapport)) à l’affaire. Le principal article intitulé “Voormalige CCC’er Bertrand Sassoye opnieuw verdacht van terrorisme” reprend l’article de première page et l’étoffe ((il est signé par George Timmerman et Lotte Beckers)) (en citant par exemple des propos de Flor Dewit).
Je ne reviens donc pas dessus excepté pour noter la mise en évidence de la déclaration de Lieve Pellens (déjà mentionnée en première page): “Lieve Pellens (federaal parket): Er zijn geen aanwijzingen dat de groep aanslagen wou plegen in ons land“. L’article est illustré par les photos de Carette et Sassoye ainsi que d’une photo d’un attentat des CCC contre la Kredietbank de Louvain.
Toujours p.8, un encart signé GT, “Partito Comunista Politico-Militare: een verre echo van de Rode Brigades” et illustré d’une photo de leur chef détaille l’historique du PCPM et de ses rapports avec les Brigades Rouges.
Bref, même si les deux journaux reviennent très largement sur l’aspect “CCC”, à la lecture du Soir, on ne saura pas que les 4 inculpés sont membres du Secours Rouge, qui n’est mentionné que dans le portrait de Sassoye ((et dont on ne connaîtra donc pas l’objet)), pas plus qu’on ne saura qu’il n’y a rien qui indique que ce groupe s’apprêtait à mener des actions…