Suite à un récent article sur le sujet dans JIM (Prostitution : légalisation ne rime ni avec libération ni avec protection) j’ai été surpris de voir l’ampleur du débat interne que la question a suscité.
Autant je peux comprendre que la question divise la droite entre une position libérale favorable à la légalisation (gloire au Marché) et une droite conservatrice qui y est opposée (pour des raisons morales); autant je suis étonné qu’elle puisse diviser à gauche.
Même si je suis intimement persuadé des meilleures intentions de ceux qui la défendent à gauche, la légalisation de la prostitution, c’est à dire de la marchandisation du corps humain, sachant qu’elle est très majoritairement subie par ceux qui se prostituent, pose deux questions fondamentales que je vais même élargir au-delà du cas de la prostitution (puisque le précedent légal sera très certainement appelé à s’élargir également).
1. Le corps humain doit-il être considéré comme une marchandise?
2. Faut-il préférer la certitude d’une exploitation adoucie à l’incertitude de la fin de cette exploitation?
A mon sens, les partisans de la légalisation répondent ((et très certainement à contrecoeur)) oui à ces deux questions. Les gains potentiels (visiblement loin d’être acquis) en valent-ils vraiment la chandelle?
Je rejoins ton constat et ton interrogation…
Comme toi, ça me dépasse complètement que des gens “de gauche”, militant pour l’abolition de l’exploitation en général, puissent militer en faveur de la légalisation de cette forme ultime d’exploitation (vente/location d’un corps humain)… ou défendre des arguments intolérables, genre la misère sexuelle de certains hommes, pour justifier cette marchandisation de la femme…
Quant aux soi-disant bienfaits de la légalisation : l’article du JIM les démonte un par un, avec une rigueur scientifique qu’il faut souligner (il est construit sur des faits et des chiffres, non des impressions), je ne peux donc que renvoyer à sa lecture pour ceux et celles qui hésitent à savoir si c’est une solution envisageable ou non…
Débat à suivre, je suppose ;)
Comment by oise —