Un Homme A Poil Sur Le Net

30 04 2007

Si c’est un homme…

Filed under: Lectures,Réflexions — Un Homme @ 22:49

Dans cet ouvrage très prenant, Primo Levi, juif italien capturé par la milice, nous narre son expérience de l’univers concentrationnaire d’Auschwitz.
Si c'est un homme
Dès l’arrivée, les nouveaux arrivants sont confrontés à la dure loi du camp: s’adapter ou mourir. Et les hommes se transforment en bêtes, les liens sociaux se délitent, l’avenir n’existe plus; seul compte le présent, la survie immédiate…

Ce ne sont plus des hommes, ils sont devenus les numéros qui ont été imprimés à même leur chair et tout est fait pour les maintenir dans leur condition d’inhumanité…

Dans l’appendice consacré aux questions qui lui furent souvent posés sur ce livre, Levi fait preuve d’une grande lucidité. On peut y lire entre autres:

Il faut donc nous méfier de ceux qui cherchent à nous convaincre par d’autres voies que par la raison, autrement dit des chefs charismatiques: nous devons bien peser notre décision avant de déléguer à quelqu’un d’autre le pouvoir de juger et de vouloir à notre place. Puisqu’il est difficile de distinguer les vrais prophètes des faux, méfions-nous de tous les prophètes; il vaut mieux renoncer aux vérités révélées, même si elles nous transportent par leur simplicité et leur éclat, même si nous les trouvons plus commodes parce qu’on les a gratis. Il vaut mieux se contenter d’autres vérités plus modestes et moins enthousiasmantes, de celles que l’on conquiert laborieusement, progressivement et sans brûler les étapes, par l’étude, la discussion et le raisonnement, et qui peuvent être vérifiées et démontrées.

Et pour ceux qui pensent que le cauchemar concentrationnaire n’est plus qu’un mauvais souvenir du passé dans nos belles démocraties occidentales, je les invite à (re)lire cet article de l’Espresso (traduit de l’italien par Thitho).

1 12 2006

Délit de faciès…

Filed under: C'est la vie...,Lectures — Un Homme @ 9:40

Allez voir cette superbe planche de Boulet qui nous rappelle que les murs les plus infranchissables restent ceux que nous avons construits dans nos têtes.

Merci Boulet.

29 09 2006

Kagemusha

Filed under: Films,Lectures — Un Homme @ 14:10

Ce film d’Akira Kurosawa est en quelque sorte une prolongation du livre de Yasushi Inoué dont je parlais ici.

En effet, nous retrouvons le maître de Yamamoto Kansuke, Takeda Shingen, au moment où le clan Takeda parvient au faîte de sa gloire.

Le film s’ouvre sur le recrutement par Shingen et son frère Nobukado d’un sosie de Shingen. Ce sosie est un bandit, un vagabond; condamné à la crucifixion, il ne doit son salut qu’à sa ressemblance parfaite au maître.

Mortellement blessé, Shingen exige de ses vassaux que sa mort soit tenue secrète pendant trois ans et voilà le sosie obligé de jouer son rôle à temps plein. Mais parviendra-t-il à tromper non seulement les espions des puissants ennemis du clan, Oda Nobunaga et Tokugawa Ieyasu; mais aussi les proches de Shingen, dont son petit-fils et héritier désigné, Takomaru?
Et quelle sera la réaction de Katsuyori, le fils de Shingen?

Dans le cadre du Japon médiéval, Kurosawa examine la fidélité des vassaux et des sujets au maître défunt. Au contraire, dans Ran, il examinera la trahison des fils qui amènera à la folie puis à lente mort du père.

Si on veut connaître la suite de l’Histoire, on peut également lire Le Château de Yodo de Yasushi Inoué qui narre la fin de ces guerres seigneuriales.

26 09 2006

Le sabre des Takeda (風林火山)

Filed under: Lectures — Un Homme @ 13:43

J’ai profité de mes courtes vacances pour lire ce livre de Inoué Yasushi (井上靖) qui nous transporte dans le Japon médiéval, plus précisement à l’époque de la guerre des Provinces au XVIème siècle.

Nous suivons la vie d’un rônin étrange: Yamamoto Kansuke. Borgne, nain, boîteux, il parvient néanmoins à se faire engager comme samouraï dans le clan Takeda. Au fur et mesure de son ascension dans le clan, nous voyons son dévouement à son maître et à la jeune maîtresse de celui-ci s’affirmer et son grand projet prendre forme. Nous partageons ses craintes et ses épreuves, ses doutes et ses espoirs jusqu’au moment de la bataille décisive.

Une fois encore, Inoué fait revivre le Japon médiéval où l’histoire des protagonistes rejoint l’Histoire dans un livre qu’il est difficile de lacher des mains ;)

(à lire aussi, la présentation du livre sur http://www.shunkin.net/)

2 09 2006

“La route est droite mais la pente est raide”

Filed under: C'est la vie...,Lectures,Réflexions — Un Homme @ 13:16

To live only for some future goal is shallow. It’s the sides of the mountain which sustain life, not the top. Here’s where things grow.
But of course, without the top you can’t have any sides. It’s the top that defines the sides.

(from Zen and the art of motorcycle maintenance, Robert M. Pirsig)

28 05 2006

Les chats

Filed under: C'est la vie...,Lectures — Un Homme @ 18:12

Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison,
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.

Amis de la science et de la volupté,
Ils cherchent le silence et l’horreur des ténèbres;
L’Èrèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
S’ils pouvaient au servage incliner leur fierté.

Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s’endormir dans un rêve sans fin;

Leurs reins féconds sont pleins d’étincelles magiques,
Et des parcelles d’or, ainsi qu’un sable fin,
Ètoilent vaguement leurs prunelles mystiques.

(Baudelaire, Spleen et idéal, LXVI)

A voir le nombre de personnes qui pensent finir dévorées par leur animal de compagnie, je commence à penser qu’il est sage de ma part de ne pas avoir de chat.
(il va de soi que dans le premier vers, je me considère plus comme le savant austère que comme l’amoureux fervent ;)

15 04 2006

Solitude

Filed under: Lectures,Réflexions — Un Homme @ 13:06

“[…] il n’y a qu’une solitude, et cette solitude-là est grande et n’est pas facile à porter; presque tous connaissent des heures où ils aimeraient l’échanger contre une quelconque communauté, si banale et de si peu de prix fût-elle, contre le semblant d’un piètre accord avec le premier venu, avec le moins digne…”
Rainer Maria Rilke, 23 décembre 1903

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