Je ne pense pas donc je consomme?

Le nouveau slogan du site du quotidien recueil de publicités Metro annonce clairement le programme: “Tout pour ne plus penser à rien”.
Bref, soyez de bons petits consommateurs et surtout ne vous posez pas de questions.

Ca rejoint bien le fameux “temps de cerveau disponible” du patron de TF1 Patrick Le Lay (pour ceux qui ne voient pas de quoi je parle, allez voir ici).

Il l’a dit

Pioché dans Courier International du 22 décembre dernier:

“Le patrimoine des entreprises japonaises, ce sont les hommes. Les sociétés qui ne pensent pas à faire accéder leurs salariés à leurs richesses sont condamnées à s’affaiblir”, a déclaré le vice-président de Keidanren, la principale organisation patronale du Japon, pour annoncer une orientation générale favorable à la hausse salariale dans les négociations sociales qui vont commencer en février prochain.
(Asahi Shimbun, Tokyo)

On voit mal un dirigeant de la FEB ou du Medef tenir de tels propos…

Panem et circenses

Je suis souvent frappé par des similitudes entre notre société et celle de la Rome antique. Probablement parce que j’ai toujours eu un intérêt marqué pour cette dernière et qu’il m’est donc plus facile d’établir des rapport entre ce que j’en ai lu et ce que je vois quotidiennement.

La première similitude est la plus évidente, celle qui donne son titre à ce post. Du pain et des jeux…
A Rome, les distributions de pain et l’organisation des jeux avaient pour but de calmer le peuple et de l’attacher au maître de la Ville. Autrement dit, il s’agissait de maintenir l’ordre social et d’éviter une révolte populaire.
La situation actuelle est approximativement la même. La distribution de pain (soupe populaire, resto du coeur, …) permet d’éviter la famine et l’organisation de jeux (télévision, loterie, …) divertit le peuple et lui évite de songer à sa condition.

La seconde similitude est moins évidente. A l’époque de la Rome républicaine (avant l’Empire donc), le peuple était constitutionnellement souverain et les décisions étaient prises lors des assemblées du peuple (Comitia Centuriata, Comitia Tributa et Concilia Plebis). Ces assemblées étaient théoriquement le pouvoir suprême a Rome. Nominellement, la République était une démocratie. Bien évidemment, dans les faits l’organisation de ces assemblées populaires donnait la prééminence aux classes les plus riches et le pouvoir était donc aux mains de la classe possédante. Peu a peu, le pouvoir est passé des assemblées au Sénat, donnant lieu au célèbre Senatus PopulusQue Romanus (SPQR).
Aujourd’hui la situation dans nos “démocraties” occidentales est similaire. Constitutionnellement, le peuple est souverain et élit des répresentants qui agissent en son nom. Bien évidemment, le pouvoir reste entre les mains des classes possédantes, non plus à travers le vote lui-même; mais à travers la marchandisation du débat politique. Une campagne électorale n’étant de nos jours rien d’autre qu’une campagne publicitaire. Par conséquent les candidats (ou les partis) deviennent particulièrement sensibles aux interêts financiers en jeu, plus qu’au souci de représenter leurs électeurs. Par ailleurs, la “professionnalisation” de la politique favorise également l’émergence d’une forme d’oligarchie sénatoriale, puisque la politique est à présent reservée à des professionnels, à une élite qui sait ce que veut le peuple, puisqu’elle est elue…
Rome a sombré dans la guerre civile avant de basculer dans le Principat; attendons de voir qui seront nos Marius et Sylla…

(bon avant qu’on ne m’assaille de remarques, je sais très bien que la situation actuelle est très très différente de celle de la Rome antique, il s’agit plus d’une métaphore que d’une comparaison ;)

Ad Dei Majorem Gloriam

On entend parler ces temps-ci de pretres homosexuels et du coup je me pose la question de savoir comment des gens qui ont fait voeu de chastete peuvent connaitre leur preference sexuelle?

Vroum

Vous avez remarqué comme plus les gens ont une grosse voiture et moins ils savent la conduire?

Paranoia (suite et fin?)

Le post concernant la soiree paranoiaque chez la Princesse semble susciter un nombre impressionnant de commentaires (50 au moment ou j’ecris).
Meme si la plupart d’entre-eux sont interessants, force m’est de constater l’ampleur de la reaction sur un sujet somme toute particulierement futile. Cela me rappelle un peu les “disputes” sur IRC ou meme les echanges qui ont parfois lieu sur le site attaque.
Comme quoi, il semble que les memes comportements se reproduisent quel que soit l’environnement…

Ce qui me frappe surtout, c’est le besoin quasi compulsionnel qu’on les gens a vouloir justifier leurs choix ou leurs gouts. Pourquoi faut-il se justifier sans arret? Si je suis toujours actif sur ce site, c’est que j’y trouve quelque chose qui me plait ou m’interesse; mais cela ne regarde que moi. De meme, si j’y etais et que je n’y suis plus, mes motivations pour le quitter sont strictement personnelles.

Il me semble qu’en matiere de choix humains, il y a autant de raisons que d’individus…

On était tellement de Gauche

(Christophe Miossec / Guillaume Jouan)

C’est drôle de voir ce que nos pensées sont devenues
On était tellement de gauche
Aujourd’hui on ne sait plus
On compte les plaies, les bosses
Tout ce qu’en marche on a perdu
On se dit que de toute façon l’histoire est moche
Ce qui n’était pas gagné d’avance est désormais perdu
Alors on laisse les mains dans nos poches
Même plus envie d’avoir le poing tendu
Les illusions au fond de la sacoche
De l’étudiant que depuis longtemps on n’est plus
On ne pense plus qu’à notre poste
Là où on est prêt à se battre à mains nues
Car on pense au loyer, à la femme et aux gosses
A notre honneur et à tout ce qu’il a fallu
Comme coups bas, comme ripostes
Contre des collègues qui vous tuent
Et les nouveaux qui reluquent votre poste
Comme si ce n’était pas pour vous ce beau statut
Alors ils essayent de vous faire gicler du socle
Par les moyens les plus tordus
A essayer de vivre comme si de rien n’était
On se fait un beau jour rattraper par la marée
A essayer de vivre comme si de rien n’était
On se fait un beau jour rattraper par la marée
Et quand vous apprenez un jour pas la poste
Que de vous, de vous on ne veut plus
Vous repensez alors au cocktail molotov
Ca ne serait pas arrivé si on s’était battu
Mais c’est trop tard pour que l’on rechausse
Les vieilles idées que l’on croyait perdues
C’est désormais bon pour les gosses
Allez les enfants, foutez le raffut

(Faut-il que je me résigne?)