Georgia on my mind
Dans le Caucase, Russes et Américains continuent leur gueguerre militaro-diplomatique, au risque de déclencher un conflit nucléaire.
En effet, le colonel (à la retraite) Sam Gardiner de l’USAF, interrogé par Democracy Now, nous apprend que:
“The Russians put into their doctrine a statement, and have broadcast it very loudly, that if the United States were to use precision conventional weapons against Russian troops, the Russians would be forced to respond with tactical nuclear weapons. They continue to state this. They practice this in their exercise. They’ve even had exercises that very closely paralleled what went on in Ossetia, where there was an independence movement, they intervene conventionally to put down the independence movement, the United States and NATO responds with conventional air strikes, they then respond with tactical nuclear weapons.” ((Les Russes ont affirmé dans leur doctrine, et l’on annoncé très largement, que si les Etats-Unis usaient d’armes conventionnelles de précision contre des troupes russes, les Russes seraient obligés de répondre avec des armes nucléaires tactiques. Ils continuent à le dire. Ils le simulent dans leurs exercices. Ils ont mêmes eu des exercices qui simulaient de manière très proche ce qui s’est passé en Ossétie, où il y a un mouvement d’indépendance, ils interviennent conventionnellement pour réprimer le mouvement d’indépendance, les Etats-Unis et l’OTAN répondent par des bombardements conventionnels, ils réagissent alors avec des armes nucléaires tactiques.))
Un scénario pas très éloigné de la réalité lorsqu’on sait que des officiers US ont participé aux combats aux côtés des forces géorgiennes et l’on suppose même que ce sont les stratèges américains qui ont poussé le président géorgien à lancer l’offensive militaire ((Le Canard Enchaîné, 20/08/2008)).
Au passage, on notera que le candidat républicain John McCain, non content d’oublier le nombre de maisons qu’il possède, a visiblement oublié qu’il était au XXIème siècle lorsqu’il dit ((Democracy Now, 21/08/2008)):
“And I am interested in good relations between the United States and Russia. But in the twenty-first century, nations don’t invade other nations.” ((Et je suis intéressé par de bonnes relations entre les Etats-Unis et la Russie. Mais au XXIème siècle, les nations n’envahissent pas d’autres nations.“))
L’Afghan, y s’tend
Après la mort de plus de 90 civils afghans lors d’un bombardement des forces occidentales (soit quand-même 9 fois plus que les 10 pioupious français), le président Hamid Karzaï (surnommé le “Maire de Kaboul” en raison de l’étendue de son influence) a élevé un peu la voix pour renégocier la présence des troupes occidentales en Afghanistan.
Depuis le début de l’année, les opérations des troupes afghanes et étrangères ont déjà fait plus de 500 victimes civiles ((Reuters, 01/09/2008)).
Et tout ça pour quel résultat?
D’après Sonali Kolhatkar interrogée par Democracy Now, les choses sont en train d’empirer. Si vous avez un moment et que vous comprenez l’anglais, je vous recommande son interview.
C’est dans ce contexte que 80 militaires belges sont partis pour Kandahar aujourd’hui; malgré une manifestation rassemblant une centaine de personnes hostiles au départ de F-16 belges pour l’Afghanistan jeudi dernier ((vous en avez entendu parler dans les médias vous?)).
C’est le patron des armées françaises, le général Georgelin, qui le dit depuis un certain temps:
“Comme je le répète depuis un moment, l’Afghanistan devient un merdier ingérable. Et nous n’avons aucun intérêt à nous y impliquer encore plus.” ((Le Canard Enchaîné, 27/08/2008))
(bon, pour bien faire, j’aurais aussi dû parler de la guerre en Irak, du conflit israélo-palestinien ou encore de la répression turque au Kurdistan, bref de tous ces conflits que nous, occidentaux, soutenons de manière plus ou moins ouverte; mais bon, le temps me manque là)