Un Homme A Poil Sur Le Net

28 06 2013

Le mariage pour tous ou la victoire idéologique de la droite

Filed under: Paradoxal système,Vive l'Anarchie — Un Homme @ 16:58

Les récentes péripéties autour de l’adoption du “mariage pour tous” en France illustrent d’une manière a priori paradoxale le triomphe idéologique de la droite.

En effet, le projet de loi en question entérine l’institution du mariage comme l’alpha et l’omega de la vie à deux. Mais cette institution est loin d’être une institution “de gauche”. Même sous sa forme civile, elle n’est que le reliquat d’une institution patriarcale dont on aurait pu espérer l’abrogation en ce début de XXIème siècle.

Car qu’est-ce que le mariage si ce n’est l’approbation (ou non) d’une relation privée par une institution (Eglise ou Etat), au contraire de ce que devrait être une réelle union civile où l’institution devrait se borner à entériner le choix de vie commune de deux individus.

Vous me direz que j’exagère, et pourtant, outre les 11 nationalités qui ne peuvent accéder au “mariage pour tous”, il suffit de se rappeler des multiples refus, obstacles, humiliations, etc. que subissent des couples mixtes au seul prétexte de les soupçonner de “mariage blanc”.

Oui, vos choix de vie, dès qu’ils impliquent un-e ressortissant-e d’un “mauvais” pays ((comprendre un pays pauvre)) sont soumis à l’approbation de l’Etat.

En ce sens, le “mariage pour tous” démontre à nouveau la victoire idéologique de la droite qui, même si elle est opposée à la mesure, est parvenue à inscrire le cadre de cette réforme sociétale dans le moule d’une institution conservatrice.

23 04 2012

Bis repetita…

Filed under: Paradoxal système,Réflexions,Vive l'Anarchie — Un Homme @ 22:32

[Ceci ne représente qu’une analyse personnelle et est donc à prendre en tant que telle.]

Nouveau lendemain de premier tour d’élection présidentielle en France et on observe quasiment les mêmes réactions à chaque fois de la part des veautants ((elle n’est pas de moi mais je l’emprunte ;) )): les abstentionnistes font le jeu du Front National, qui aurait pu s’attendre au score de la candidate frontiste, les électeurs du FN sont tous des fachos, etc.

Première constatation, comme quasiment à chaque fois, les sondages se sont royalement plantés. Cela ne les empêchera pas de récidiver à la prochaine élection et d’aucuns de leur accorder à nouveau de la crédibilité.

Concernant la traditionnelle ritournelle sur l’abstention, la présente élection en montre le caractère fallacieux. Avec un taux d’abstention de 20%, c’est-à-dire dans la moyenne, le Front National obtient son meilleur score jamais réalisé dans une élection présidentielle.

Quant au score de la candidate frontiste, comment s’en étonner alors que ses idées sont au pouvoir depuis 5 ans. En fait, l’étonnant est plutôt le score de Nicolas Sarkozy que je voyais encore battu par la Pen en début de l’année.

En fait, le succès de la candidate frontiste est le résultats de plusieurs facteurs ((A lire dans le Monde Diplomatique de ce mois-ci: “Acrobaties doctrinales au Front national“)). Tout d’abord, elle a su maintenir le leadership du Front National à l’extrême-droite, évitant ainsi une fragmentation de son électorat habituel. Ensuite, elle a réussi à étendre son influence au-delà de ce socle “traditionnel” (qui tourne autour de 10-15%). Pour ce faire elle a su renouveler l’image réactionnaire qui collait au FN et se démarquer des saillies fascisantes de son paternel. D’un point de vue économique, elle s’est également détournée du modèle reagannien qui était celui de son père pour adopter une posture plus keynésienne. Ainsi, elle a réussi à se faire passer comme la seule candidate anti-système “crédible”.

En effet, pour un électeur qui voudrait voter pour une alternative “crédible” au système actuel, quels choix se présentent? Les “petits” candidats sont directement rejetés car purement et simplement inaudibles ((contrairement au FN qui a certainement bénéficié d’une bien meilleure couverture médiatique que les candidats de la gauche anticapitaliste…)) et peu “crédibles”, les partis traditionnels UMP, PS, Modem sont ceux que l’on ne veut plus voir, reste Mélenchon. Mais un ancien ministre et sénateur socialiste peut-il réellement être un candidat anti-système? De plus, depuis 2002, le Front National a fait la preuve qu’il pouvait accéder au second tour d’une élection présidentielle. Du coup, elle peut être vue comme étant une candidate avec une bonne chance d’accéder au second tour et qui s’oppose aux marchés, aux “élites”, au système “UMPS” et prétend dépasser le clivage gauche-droite…

Mais qu’on ne s’y trompe pas, pour moi le vote contestataire FN est un vote de colère et de peur.

Colère contre des dirigeants politiques qui préfèrent sauver les banques plutôt que les usines, préfèrent aider les assistés que ceux qui travaillent ((il faut noter que les grands partis et les médias ont beaucoup fait pour développer cette vision de la société.)) (et par extension les étrangers aux français) ((mais cette vision de l’étranger profitant d’allocations sociales n’est pas neuve, il suffit de se rappeler de la tirade de Chirac sur “le bruit et l’odeur” lors de la campagne de 1988.)); bref la colère contre un système dont ils ne perçoivent plus les bénéfices et qui semble les oublier.

Et la peur. Du chômage, de l’avenir, de l’islam, de l’étranger, de simplement rejoindre les classes les plus précarisées; bref, de la relégation sociale.

“Les racistes sont des gens qui se trompent de colère” disait le regretté Pierre Desproges lors de la séance du Tribunal des Flagrants Délires justemment consacrée à Jean-Marie Le Pen.

Je pense qu’il y a un énorme travail à effectuer par la gauche (de gauche) pour amener une bonne partie des électeurs FN à trouver une juste colère et à troquer la peur par l’espoir.

En bonus, une petite carte de la droite de droite ((ben quoi, on dit bien gauche de gauche?)) (càd en combinant les scores de Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle de 2012):
Sarko+Le Pen
Légende: bleu: NS+MLP > 40%, violet: > 45%, noir: > 50%

24 02 2012

Pour les journalistes, souvent Sarkozy varie…

Filed under: C'est la vie...,Paradoxal système — Un Homme @ 12:14

On le sait, une actualité chasse l’autre et les évènements d’hier sont oubliés le surlendemain.

Ainsi, apprenant la mort de deux journalistes en Syrie, Nicolas Sarkozy a déclaré:

«J’ai appris que deux journalistes ont été assassinés, dont un journaliste français»
«On a déjà eu un caméraman français qui a été tué il y a peu de temps, je vais bien sur présenter mes condoléances aux familles, ça montre combien la liberté d’informer est importante et combien le métier de journaliste peut être difficile et dangereux» ((cf. http://www.dna.fr/actualite/2012/02/22/nicolas-sarkozy-prend-position-sur-les-journalistes-tues-en-syrie))

On ne peut que se féliciter de la prise de position du président francais sur la nécessité d’informer et les risques que prennent les journalistes.

Pourtant telle n’a pas toujours été sa position.

Ainsi, qui se rappelle aujourd’hui que lors de l’enlèvement des journalistes de France 3, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, en Afghanistan, le même avait déclaré:

“Ces journalistes étaient inconscients. Ils ont agi en contradiction avec les consignes de sécurité”
“C’est insupportable de voir qu’on fait courir des risques à des militaires pour aller les chercher dans une zone dangereuse où ils avaient l’interdiction de se rendre”
“Il faut que les Français sachent le coût de cette histoire” [càd le coût de leur sauvetage] ((cf. http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2010/01/06/1872707_sarkozy-sur-les-journalistes-enleves-en-afghanistan-ils-sont-inconscients.html))

On est bien loin de la compassion actuelle…

La différence tient évidemment dans le sujet traité par les journalistes: d’une part sur des civils qui se révoltent contre leur méchant dictateur, de l’autre sur des groupes de méchants talibans qui résistent à la vaillante armée française venue amener la démocratie à ces pauvres afghans.

Il y a bien une chose qui ne change pas, c’est l’application du “deux poids deux mesures” par les autorités.

15 02 2012

Débat tragique à l’ULB: 1 mort médiatique

Filed under: C'est la vie...,Paradoxal système — Un Homme @ 0:12

Le 7 février dernier, Caroline Fourest était invitée à débattre avec Hervé Hasquin sur le thème “L’extrême-droite est-elle devenue fréquentable?” à l’Université Libre de Bruxelles. Débat modéré par Guy Haarscher.

La soirée tourna court quand une poignée d’individus affublés de pseudo-“burqa” emmenés par Souhail Chichah, un assistant de l’ULB, interrompirent le débat en question aux cris de “Burqa bla bla”.

La suite était prévisible: unanime levée de boucliers pour dénoncer une atteinte à la liberté d’expression, assimilation des perturbateurs à des intégristes musulmans, condamnation violente de Souhail Chichah et demandes de son expulsion de l’Université, …

J’ai fait une petite analyse de cette mise à mort médiatique sur la page De la “burqa bla bla” au lynchage médiatique.

Je voudrais revenir ici sur plusieurs éléments singulièrement absents de l’abondante couverture médiatique de l’événement.

Tout d’abord, le terme de “débat” pour qualifier l’événement. Comme je le rappelle dans ma petite analyse, le terme “débat” implique des interlocuteurs ayant des idées opposées sur un sujet. Peut-on vraiment imaginer un instant que Caroline Fourest, Hervé Hasquin (ancien Ministre MR, ancien président et recteur de l’ULB) et Guy Haarscher (philosophe proche du MR et grand défenseur de l’Etat d’Israël) puissent avoir autre chose que des divergences de forme sur un thème comme celui de l’extrême-droite ((Et bien sûr, pour ces trois là l’extrême-droite se cantone au Front National ou aux mouvements belges équivalents. Ne pourrait-on pourtant pas la trouver aussi à l’UMP ou au MR?))?

Il s’agissait donc plutôt d’une conférence de Caroline Fourest, voire d’un “dialogue” comme elle le dit elle-même dans son compte-rendu de la soirée.

Deuxième chose, la personnalité controversée de Caroline Fourest elle-même. Présentée dans un article comme une “essayiste et journaliste française, auteure d’une biographie fouillée sur Marine Le Pen“, les grands médias n’émettent aucune critique sur la qualité de son travail.

Pourtant celui-ci procède bien souvent d’amalgames, généralisations, approximations, accusations sans preuves, voire calomnies. Pour s’en convaincre, on pourra consulter les sites d’Acrimed ou Les Mots Sont Importants, et, à ma connaissance, deux ouvrages au-moins effectuent une critique du travail de la journaliste:

Le dernier exemple en date est peut-être son propre compte-rendu de la conférence qui commence, tout en finesse, par:

C’est l’histoire d’une conférence contre l’extrême droite et le racisme anti-musulmans qui se retrouve sabotée par une extrême droite pro-islamiste.

Donc, pour Caroline Fourest, contester son point de vue sur “l’extrême-droite et le racisme anti-musulman” relève de l’extrême-droite pro-islamiste. Joli raccourci.

Un peu plus loin, elle décrit l’ULB où “quelques-uns de ces cercles [étudiants] sont noyautés et tombés sous le charme du prédicateur Tariq Ramadan, invité régulièrement comme une rock star sur leur campus, quand ils ne font pas venir l’humoriste Dieudonné… Histoire de rire un peu des Juifs et de leur lobby tout puissant.”

Sachant d’une part que Tariq Ramadan est persona non grata à l’ULB depuis 2007 où une conférence qu’il devait tenir a été annulée par décision des autorités de l’Université, déclenchant au passage une polémique sur la question de la liberté d’expression à l’ULB; et d’autre part que, à ma connaissance, Dieudonné n’a jamais donné de conférence à l’ULB, on est en droit d’avoir quelques réserves sur le sérieux et les méthodes de travail de Caroline Fourest.

On aurait donc pu attendre des autorités académiques que, suivant leur propre règle ((Plusieurs “débats” ayant été annulés en raison de leur aspect “non-contradictoire”.)), elles exigent la présence d’un (réel) contradicteur à cette soirée.
Cela ne signifie nullement “inviter des représentants de l’extrême droite pour nous apporter la contradiction” comme le pense Caroline Fourest, qui, reprenant le fameux “on peut rire de tout; mais pas avec tout le monde” de Pierre Desproges, affirme que “la même règle vaut pour l’échange intellectuel”, tout en rappellant plus loin qu’elle a participé à “un débat très regardé sur France 2 face à Marine Le Pen”. Difficile de s’y retrouver…

C’est, d’après ce qu’il affirme, ce caractère non-contradictoire qui aurait poussé Souhail Chichah (après avoir vainement demandé à participer au débat) et ses camarades à déclencher cette “burqa pride”. Au vu de ce qui précède, on ne pourrait tout à fait lui donner tort, surtout connaissant la tradition du chahut dans l’enceinte universitaire. Pourtant, je trouve personnellement que cette action mal construite, contre-productive et finalement dangereuse.

– Mal construite, parce que si le groupe des pertubateurs avaient (on l’espère) les clés d’interprétation du chahut, le public les ignorait. Le slogan “burqa bla bla” faisait, parait-il, référence à cet article de Serge Halimi dans le Monde Diplomatique. Sans le signaler, comment l’audience peut-elle le savoir? Absence totale aussi de banderoles ou de tracts expliquant le sens de l’action. Ensuite, désigné comme le meneur du groupe par Guy Haarscher, Souhail Chichah refusera d’abord de s’exprimer, ce qu’on ne saurait lui reprocher quand on sait qu’il ne suffit pas d’avoir accès au micro pour pouvoir s’exprimer ((et ici je pense à l’émission de Bourdieu dans Arrêt sur images où le sociologue est lui-même victime de ce qu’il entendait dénoncer.)), puis il finira par prendre un micro qui sera, dit-il, coupé au bout de quelques minutes… Pourquoi, sachant qu’il serait inutile de débattre dans de telles conditions, ne pas avoir préparé un texte pouvant être lu à haute voix?

– Contre-productive, en raison de ce qui précède, le retour médiatique était prévisible. Les hauts cris sur la “censure”, l’atteinte à la “liberté d’expression”, le fait qu’elle soit le fait de “fascistes”, ou “d’intégristes musulmans”, étaient sans surprise. Mais si le bruit médiatique était très (trop) élevé en rapport avec l’événement, il n’a servi qu’à asseoir les positions de Fourest, Hasquin et Haarscher qui ont beau jeu de se draper dans leur liberté d’expression bafouée. Il n’y aura aucune critique des positions de Caroline Fourest dans les médias dominants suite à cette action. Quelle était alors son objectif réel?

– Dangereuse, car en plus des risques personnels encourus par Souhail Chichah, ce type d’action non-expliquée permet de créer un consensus autour des personnes visées. Comme le dit Henri Goldman: “Le chahut de l’ULB fut un merveilleux cadeau à Caroline Fourest qui en est sortie à son avantage“. Par conséquent, ceux qui s’opposent aux idées et aux méthodes de Caroline Fourest vont devoir se battre encore plus pour défendre un point de vue contraire à celle-ci et vont probablement devoir se justifier face à des accusations de sympathie pour l’extrême-droite et/ou l’islamisme. De plus, la fabrication d’un “martyr de la cause” en la personne de Souhail Chichah, ne me semble pas augurer d’un enrichissement du débat d’idées…

Bref, si l’idée d’une action de ce genre pouvait clairement se justifier, on ne peut que regretter le gâchis qui en résulte dans ce cas précis.

(et je me rends compte que j’ai été beaucoup plus long que je ne le souhaitais sur ce micro-événement, alors que j’aurais bien voulu faire un parallèle avec la suspension de séance à l’Assemblée Nationale française lors de l’intervention de Serge Letchimy contre les propos du Ministre de l’Intérieur, Claude Guéant…)

26 07 2011

L’Oslo de l’été

Filed under: Délires,Paradoxal système — Un Homme @ 11:19

Le massacre en Norvège est une occasion comme une autre pour remettre ce site en route…

Au-delà des modalités pratiques de cette tragédie, elle permet de nous interpeller sur plusieurs points.

Tout d’abord sur le réflexe quasi-pavlovien qui a poussé une bonne partie de la presse occidentale (et particulièrement française) à envisager la piste islamiste dès l’attentat connu. ((Sur la question, on pourra lire: Attentats d’Oslo : le coupable « islamiste » était (presque) parfait))

Une question plus “linguistique” s’impose à moi également. Si l’on utilise régulièrement (voir plus haut ;)) le terme d’islamiste pour évoquer le fondamentalisme musulman, il n’existe pas (à ma connaissance) d’équivalent “chrétien” à ce terme. Du coup, nous voila obligés de recourir à moults circonvolutions pour parler de ce terroriste norvégien: “fondamentaliste chrétien”, “extrémiste religieux”, … ((anecdote amusante au passage. Il existe à Bruxelles, une stèle dediée à Yitzhak Rabin qui indique juste qu’il fut “Assassiné par un extrémiste”. Et hop, passée à la trappe la nature religieuse de cet assassinat, ainsi que l’extrémisme sioniste de son assassin, Yigal Amir.))

L’absence d’un mot comme, disons, “christianiste” souligne en quelque sorte l’incongruité de l’idée même d’un fondamentalisme chrétien. Comme chacun le sait, le christianisme n’est que paix et amour, au contraire de l’islamisme, barbare et cruel.

Autre point intéressant à noter, la volonté presqu’obsessionnelle de vouloir présenter cet acte comme celui d’un individu isolé, forcément psychologiquement dérangé. Point de commentaires sur la “mouvance christianiste” ou l’existence d’un “réseau christianiste”.

Dans la logique de la “doctrine Bush” ((En passant, je signale ce truculent texte de Sébastien Fontenelle…)), on devrait s’attendre à ce que la Norvège lance une guerre préventive contre les Etats-Unis et les “Etats voyous” qui abritent le fondamentalisme chrétien, non?

17 09 2010

Souveraineté à géometrie variable

Filed under: C'est la vie...,Paradoxal système — Un Homme @ 22:07

L’actuelle polémique suscitée par les propos d’une commissaire (au peuple?) europénne à propos de la circulaire raciste du ministère de l’Intérieur de l’Etat français a engendré cette réaction du secrétaire d’Etat aux Affaires Européennes, Pierre Lellouche:

La France est un grand pays souverain. On n’est pas à l’école. Nous appliquons notre loi. […] Je n’ai pas l’intention d’être traité, au nom de la France, comme un petit garçon. ((AFP, 14/09/2010))

Voila qui mérite qu’on s’y arrête une seconde…

D’après Pierrot (le fou?), la France est en droit d’appliquer une politique raciste et xénophobe d’expulsions de Rroms ((Au passage, je vous invite à lire ce billet sur le blog de Thitho…)), parce que c’est un pays souverain et que donc, ce n’est pas l’Europe ou quiconque qui va lui dire ce qu’elle peut faire ou pas, bordel de merde!

Ce coup de gueule souverainiste aurait pu être pris un peu plus au sérieux si l’on avait entendu Lellouche ou l’un de ses nombreux collègues (de tous les partis de gouvernement) au moment où, de traités internationaux en directives européennes, la France se soumettait à chaque fois un peu plus aux diktats du marché et de la “mondialisation”.

Mais c’est vrai que, pour paraphraser Desproges, il y a une grande différence entre un petit garçon et un homme politique responsable: l’enfant croit au Père Noël, l’homme politique responsable non. Il croit à la main invisible du marché.

A moins que…

A moins que ce recours nauséabond à un bouc émissaire habituel ne serve justement à masquer les effets de ces politiques de soumission au Capital, au moment où l’on apprend que le bouclier fiscal a permis au 1169 contribuables les plus riches de retoucher 423,32 millions d’euros, soit un chèque de 362 126 € en moyenne, c’est-à-dire plus de 20 ans de smic.

Coïncidence vraiment?

30 03 2010

D’un terrorisme à l’autre

Filed under: C'est la vie...,Paradoxal système,Réflexions — Un Homme @ 10:18

Après les sanglants attentats de Moscou (une quarantaine de morts dans le métro moscovite) déjà attribués, bien qu’aucun groupe ne les ai revendiqués, aux “rebelles du Caucase”, la réaction des autorités était des plus prévisibles.

Ainsi, le président russe, Dmitri Medvedev, pour qui l’attentat est l’oeuvre de “bêtes sauvages”, a-t-il immédiatement déclaré: “La politique de la répression de la terreur et de la lutte contre le terrorisme va se poursuivre. Nous allons poursuivre les opérations contre les terroristes sans compromis et jusqu’au bout”. Le premier ministre, Vladimir Poutine, habitué lui à une rhétorique encore plus martiale ((vous vous souvenez qu’il voulait “buter les terroristes jusque dans les chiottes”?)), a promis que les “terroristes” seraient “anéantis”.

La réaction états-unienne était, elle aussi, prévisible. La secrétaire d’Etat, Hillary Clinton ((qui, pour mémoire, était favorable à l’invasion de l’Irak en 2003.)) a donc affirmé: “Que l’on soit dans le métro de Moscou, le métro de Londres, un train à Madrid ou un immeuble de bureaux à New York, nous faisons face au même ennemi”.

Caucase, Afghanistan, Gaza, même combat?

La suite, on l’imagine très bien. Jouant sur le légitime sentiment d’horreur qu’inspire ce genre d’attentat, les autorités ne tarderont pas à “renforcer les mesures de sécurité” ((qui sont, presque par definition, inefficaces pour garantir la sécurité. Sur la notion de “sécurité” lire par exemple: La « sécurité » : une notion très malléable.)) qui se transformeront rapidement en une augmentation de la discrimination envers les groupes fournissant les usual suspects ((donc, caucasiens pour la Russie, musulmans sous nos latitudes, voire plus généralement les noirs et arabes, dont chacun sait bien qu’ils constituent les hordes de trafiquants aux portes de nos belles cités.)).

Bien sûr, dans l’ensemble du discours sécuritaire, il est essentiel de taire la cause de ces actes barbares. Après tout, des “bêtes sauvages” ne sauraient avoir d’autre motivation que la haine de l’Occident.

Pourtant, comme le note très justement l’article de l’AFP ((sur lequel sont calcés tous les autres… merveille de la diversité de la presse “libre”.)) “ces attentats […] interviennent alors que les forces russes ont multiplié ces derniers mois les opérations contre les rebelles du Caucase, tuant notamment en mars deux de leurs leaders“.

Ainsi, l’horreur à Moscou pourrait être comprise comme un épisode de la guerre brutale que mène l’empire russe dans le Caucase ((à noter que les attentats de Moscou semblaient viser, symboliquement, le siège du FSB (ex-KGB) et le ministère de l’Intérieur.)).

De même, à Bruxelles se déroule actuellement le procès “sous haute surveillance” ((évidemment! Comment pourrait-on maintenir la ménagère belge dans la peur autrement…)) de “la filière belge d’Al Qaeda”. Où l’on reproche principalement aux inculpés d’organiser l’envoi de combattants en Afghanistan ((contre les occupants occidentaux hein, pas pour piloter les F-16 évidemment…)); mais on ne revient pas beaucoup sur le fait que cette “filière” (et donc ce procès) n’auraient eu aucune raison d’être si les américains et leurs vassaux n’avaient envahis l’Afghanistan en 2001.

Dernier exemple, celui d’un kamikaze jordanien qui s’est fait exploser dans une base de la CIA en Afghanistan. D’après son frère, il avait été profondément changé par l’attaque israélienne sur Gaza en janvier 2009, ce qui aurait pu le pousser dans les bras de l’islamisme radical façon Ben Laden…

Bref, face au cauchemar qui, parfois, surgit brutalement dans notre quotidien, nous ne devons jamais oublier l’horreur que nous faisons quotidiennement vivre à d’autres populations qui subissent le joug de notre impérialisme. Nous restons la principale source du terrorisme dans le monde. Vouloir l’ignorer ou l’oublier nous condamne à ne traiter que les conséquences plutôt que de s’attaquer aux causes.

Pour paraphraser Noam Chomsky: il y a une solution facile pour réduire la menace du terrorisme, il suffit de cesser d’y participer.

5 12 2009

L’école laïque en danger!

Filed under: C'est la vie...,Délires,Paradoxal système — Un Homme @ 12:10

Jusque quand tolérerons-nous le prosélytisme religieux dans nos écoles publiques et donc laïques?

On m’a récemment signalé qu’un certain nombre de personnes munies d’un couvre-chef ostensiblement religieux semaient le trouble et l’agitation dans plusieurs écoles tant au Nord qu’au Sud du pays en ce moment.

Accepterons-nous encore longtemps que nos enfants soient soumis à la propagande religieuse des barbus?

Qu’attends donc le gouvernement pour légiférer contre la présence de signes religieux à l’école?

Parents, enfants, amis de l’école laïque, mobilisons-nous tous contre la présence de Saint-Nicolas dans nos écoles et renvoyons cet évêque mitré dans sa sacristie. Tabernacle!

PS: j’ai appris que ma propre nièce avait appris une chanson où elle promettait d’être “sage comme un mouton” et de “bien faire sa prière” pour être récompensée par l’évêque de Myre… et tout ça dans une école publique! Où va-t-on!

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