Les récentes péripéties autour de l’adoption du “mariage pour tous” en France illustrent d’une manière a priori paradoxale le triomphe idéologique de la droite.
En effet, le projet de loi en question entérine l’institution du mariage comme l’alpha et l’omega de la vie à deux. Mais cette institution est loin d’être une institution “de gauche”. Même sous sa forme civile, elle n’est que le reliquat d’une institution patriarcale dont on aurait pu espérer l’abrogation en ce début de XXIème siècle.
Car qu’est-ce que le mariage si ce n’est l’approbation (ou non) d’une relation privée par une institution (Eglise ou Etat), au contraire de ce que devrait être une réelle union civile où l’institution devrait se borner à entériner le choix de vie commune de deux individus.
Vous me direz que j’exagère, et pourtant, outre les 11 nationalités qui ne peuvent accéder au “mariage pour tous”, il suffit de se rappeler des multiples refus, obstacles, humiliations, etc. que subissent des couples mixtes au seul prétexte de les soupçonner de “mariage blanc”.
Oui, vos choix de vie, dès qu’ils impliquent un-e ressortissant-e d’un “mauvais” pays ((comprendre un pays pauvre)) sont soumis à l’approbation de l’Etat.
En ce sens, le “mariage pour tous” démontre à nouveau la victoire idéologique de la droite qui, même si elle est opposée à la mesure, est parvenue à inscrire le cadre de cette réforme sociétale dans le moule d’une institution conservatrice.