Encore une perle du maître Kurosawa Akira. Réalisé en 1952, Ikiru (Vivre) nous montre comment, dans le Japon des années 50, un chef de section de l’administration confronté à sa fin prochaine réalise combien la vie est précieuse…
Watanabe Kanji est un chef de section exemplaire dans l’administration japonaise. Son travail consiste essentiellement à ne rien faire, le but de chaque section semblant être de se défausser sur une autre section (la scène où l’on renvoit les plaignants d’un bureau à l’autre jusqu’au moment où ils se retrouvent à leur point de départ est totalement kafkaïen). Watanabe, avec le temps, a perdu sa joie de vivre, son enthousiasme; il est devenu une sorte de momie comme le qualifiera une de ses jeunes employées.
Apprenant incidemment qu’il souffre d’un cancer de l’estomac et qu’il n’a plus que quelques mois à vivre, Watanabe se rend compte de la vacuité de sa vie: ses années de travail exemplaire inutiles, le fils qu’il chérit ne le comprend pas…
Il va dès lors tout abandonner pour tenter d’apprendre à réellement vivre les derniers mois de son existence.
Au-delà d’une critique d’une administration immobilisée par sa bureaucratie, Kurosawa lance une réflexion sur le sens de nos vies en tant qu’individus dans une collectivité. A quoi servons-nous? Qu’apportons-nous à la collectivité? Que laisserons-nous après nous? Des questions qui restent terriblement actuelles…