(Christophe Miossec / Guillaume Jouan)
C’est drôle de voir ce que nos pensées sont devenues
On était tellement de gauche
Aujourd’hui on ne sait plus
On compte les plaies, les bosses
Tout ce qu’en marche on a perdu
On se dit que de toute façon l’histoire est moche
Ce qui n’était pas gagné d’avance est désormais perdu
Alors on laisse les mains dans nos poches
Même plus envie d’avoir le poing tendu
Les illusions au fond de la sacoche
De l’étudiant que depuis longtemps on n’est plus
On ne pense plus qu’à notre poste
Là où on est prêt à se battre à mains nues
Car on pense au loyer, à la femme et aux gosses
A notre honneur et à tout ce qu’il a fallu
Comme coups bas, comme ripostes
Contre des collègues qui vous tuent
Et les nouveaux qui reluquent votre poste
Comme si ce n’était pas pour vous ce beau statut
Alors ils essayent de vous faire gicler du socle
Par les moyens les plus tordus
A essayer de vivre comme si de rien n’était
On se fait un beau jour rattraper par la marée
A essayer de vivre comme si de rien n’était
On se fait un beau jour rattraper par la marée
Et quand vous apprenez un jour pas la poste
Que de vous, de vous on ne veut plus
Vous repensez alors au cocktail molotov
Ca ne serait pas arrivé si on s’était battu
Mais c’est trop tard pour que l’on rechausse
Les vieilles idées que l’on croyait perdues
C’est désormais bon pour les gosses
Allez les enfants, foutez le raffut
(Faut-il que je me résigne?)