J’en avais deja parlé ici l’année passée, à nouveau, hier, nous avons eu droit à une grande rafle policière avec pour objectif, entre autres, de lutter contre le décrochage scolaire:
623 personnes ont été contrôlées mardi par la police dans le cadre d’une nouvelle opération FIPA (Full Integrated Police Action), la 33ème du nom, menée entre 9 et 22h00 dans l’agglomération bruxelloise et une partie du Brabant wallon.
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Au total, 35 personnes ont été arrêtées judiciairement dont six ont été mises à disposition du parquet parmi lesquelles figurent quatre jeunes en décrochage scolaire.
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Une attention particulière a été accordée au décrochage scolaire. Sept jeunes contrôlés étaient en décrochage scolaire et quatre d’entre eux ont été mis à disposition du parquet. Le nombre de jeunes en décrochage scolaire a fortement diminué par rapport à la précédente opération où 33 jeunes avaient été interpellés dans ce cadre. Près de 200 policiers et plus de 100 contrôleurs des services de sécurité des sociétés de transport ont été mobilisés dans le cadre de cette action.
(news Belga rapportée par la Libre Belgique)
Bon, je ne vais pas revenir sur le côté malsain qu’il y a de mettre des enfants en décrochage scolaire au même niveau que des malfaiteurs et passons sur le bilan qui est tout de même un peu maigre, à peine plus d’1% des contrôlés étaient effectivement en décrochage scolaire…
Mais ce qui m’a vraiment interpellé, ce sont les propos tenus par le commissaire de police au journal parlé de la RTBF ce matin (aux alentours de 200 dans l’enregistrement ci-dessous):
Je retranscris la partie qui m’a frappée:
(le journaliste) en cas de décrochage scolaire avéré, la police collabore avec le parquet de Bruxelles pour assurer le suivi du jeune
(le commissaire) y aura probablement une tutelle où le jeune va devoir parfois se présenter au commissariat tous les vendredis à la sortie des cours pour rendre compte de sa semaine de scolarité etc. avec contrôle du journal de classe et ça se fait également en partenariat avec l’école pour éviter donc que le jeune se retrouve à l’extérieur
Bref, l’école est une prison et il ne s’agit rien de moins que de mettre ces jeunes en liberté surveillée…
Suis-je le seul à trouver choquant que ce soit la police et la justice qui soient chargés de prendre en charge les jeunes en difficulté? Par ailleurs, il est frappant de voir que les parents ne sont evoqués à aucun moment. Les considère-t-on déjà comme incapables ou irrelevants dans cette problématique?
C’est ça le monde que l’on veut pour demain? Des enfants encadrés par des flics et des juges? Jeunesse lève-toi dirait Damien Saez, ou comme dirait Keny Arkana qu’ils ont peur de la liberté…
Keny Arkana – Jeunesse du monde