Un Homme A Poil Sur Le Net

18 12 2007

Violence sans conscience…

Filed under: Paradoxal système,Réflexions,Vive l'Anarchie — Un Homme @ 17:59

Si quelqu’un te frappe sur une joue, présente-lui aussi l’autre.

(Luc, VI, 29) ((ha ha, ça vous la coupe que je cite les évangiles hein! :p))

Si je me considère comme non-violent, il est sans doute nécessaire d’expliciter un peu ce que l’on entend par “violence” avant d’expliquer ce que j’entends par non-violence.

Il existe plusieurs formes de violence. Celle qui est le plus souvent mise en évidence est bien entendu la violence physique (coups, blessures, séquestration, torture, homicide, …) pratiquée par un individu (ou un groupe) sur un autre. Un autre type de violence souvent évoquée aussi est la violence verbale (injures, insultes, brimades, …).

Ces formes de violence sont généralement condamnées par la loi; excepté s’il s’agit de celles exercées par une autorité sur ceux qui y sont soumis. Cette violence-là est considérée comme légitime puisqu’elle vise à maintenir l’ordre.

Ainsi, les forces de polices peuvent contrôler au faciès, matraquer, éborgner, enfermer, tuer sans encourir de risques majeurs. De même, les représentants de l’Etat peuvent insulter, menacer, vendre des armes de destruction massive, etc.
Alors, parfois, certaines victimes de cette violence légale en ont assez. Ils jetent des pavés, ils brisent des vitrines, ils prennent à parti les forces de l’ordre, voire plus…

Mais évidemment, ce sont eux qui sont violents; jamais les dépositaires de l’autorité.

Dans ce contexte, ce que je considère comme non-violence se résume à:

  • ne pas être l’initiateur de la violence
  • “tendre l’autre joue”, c’est-à-dire ne pas répondre directement à l’aggression par la violence mais laisser une chance à son adversaire de réaliser son erreur et de résoudre le conflit sans violence supplémentaire ((il va de soi que cela suppose que la violence initiale reste mesurée; en effet, si l’aggression commence avec une bombe à fragmentation, difficile d’être chrétien quand on n’a plus de joues ;) à noter qu’en général on assiste à une escalade dans la violence ))
  • se rappeller que l’usage de la violence est un constat d’échec:

    Violence is the last refuge of the incompetent.

    (Isaac Asimov, Foundation)

Après quoi, l’utilisation de la violence m’apparaît regrettable mais néanmoins légitime…

10 12 2007

Qu’est-ce que le terrorisme?

Filed under: Paradoxal système,Réflexions,Vive l'Anarchie — Un Homme @ 16:10

TERRORISME, subst. masc.
A. − HIST. Politique de terreur pratiquée pendant la Révolution.
[..]
− P. ext. Emploi systématique par un pouvoir ou par un gouvernement de mesures d’exception et/ou de la violence pour atteindre un but politique.

(cf. ce dictionnaire en ligne)

Mais comment la loi ((belge dans le cas présent)) interprète-t-elle cette définition?
La loi du 19 Décembre 2003 relative aux infractions terroristes donne la définition suivante:

Art. 137. § 1er. Constitue une infraction terroriste, l’infraction prévue aux §§ 2 et 3 qui, de par sa nature ou son contexte, peut porter gravement atteinte à un pays ou à une organisation internationale et est commise intentionnellement dans le but d’intimider gravement une population ou de contraindre indûment des pouvoirs publics ou une organisation internationale à accomplir ou à s’abstenir d’accomplir un acte, ou de gravement déstabiliser ou détruire les structures fondamentales politiques, constitutionnelles, économiques ou sociales d’un pays ou d’une organisation internationale.

Les §§ 2 et 3 donnent une liste d’actes plus ou moins violents (homicide, prise d’otage, enlèvement, dégradations massives, etc.). Suivent les peines (qui sont aggravées pour les infractions terroristes) et puis vient la définition d’un groupe terroriste:

Art. 139. Constitue un groupe terroriste l’association structurée de plus de deux personnes, établie dans le temps, et qui agit de façon concertée en vue de commettre des infractions terroristes visées à l’article 137.
Une organisation dont l’objet réel est exclusivement d’ordre politique, syndical, philanthropique, philosophique ou religieux ou qui poursuit exclusivement tout autre but légitime ne peut, en tant que telle, être considérée comme un groupe terroriste au sens de l’alinéa 1er.

Que peut-on en déduire?

Que des “terroristes” seraient des gens qui cherchent, par exemple, à gravement déstabiliser les structures fondamentales économiques ou sociales d’un pays en faisant usage de certaines formes de violence et dont l’objet ne serait pas exclusivement d’ordre politique, syndical, philanthropique, philosophique ou religieux

Alambiqué, non?

Il me semble que cette complexité est nécessaire afin de pouvoir condamner les mouvements révolutionnaires (visant donc à changer les structures fondamentales d’un pays) tout en maintenant l’illusion démocratique (c’est-à-dire le paravent d’un débat politique).

Notons au passage qu’une telle définition classerait comme terroristes des organisations comme la Résistance ((c’était d’ailleurs le point de vue officiel des autorités de l’époque)) ou l’ANC par exemple.

Mais, pas les forces armées, comme l’indique l’article suivant:

Art. 141bis. Le présent titre ne s’applique pas aux activités des forces armées en période de conflit armé, tels que définis et régis par le droit international humanitaire, ni aux activités menées par les forces armées d’un Etat dans l’exercice de leurs fonctions officielles, pour autant qu’elles soient régies par d’autres règles de droit international.

Et pour terminer, la fameuse caution démocratique:

Art. 141ter. Aucune disposition du présent Titre ne peut être interprétée comme visant à réduire ou à entraver des droits ou libertés fondamentales tels que le droit de grève, la liberté de réunion, d’association ou d’expression, y compris le droit de fonder avec d’autres des syndicats et de s’y affilier pour la défense de ses intérêts, et le droit de manifester qui s’y rattache, et tels que consacrés notamment par les articles 8 à 11 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

Pour résumer: vouloir changer le monde, c’est de la politique, on peut; tenter de changer le monde, c’est du terrorisme, on ne peut pas.

19 10 2007

La publicité c’est bon, mangez-en!

Filed under: C'est la vie...,Paradoxal système,Réflexions — Un Homme @ 16:56

Hier matin, je me suis livré à un petit jeu amusant; j’ai essayé de compter le nombre de messages publicitaires auquel j’ai été soumis sur mon parcours entre mon domicile et mon lieu de travail.

Eh bien, sur un trajet d’environ 6 km parcouru en moins de 40 minutes, j’ai eu droit à 130 messages publicitaires, soit plus d’un message tous les 50 m ou encore plus d’un message toutes les 20 secondes.

Y compris une publicité pour le Jury d’Ethique Publicitaire qui est certainement à l’éthique ce que le PS est au socialisme par exemple… ;)

Bref, pas moyen d’y échapper et ce n’est qu’un début…

19 09 2007

Arbeit macht Frei

Ce jour du Labour me paraît approprié pour parler un peu de travail. Commencons par préciser que par travail, j’entends sa forme remunérée, c’est à dire le travail que l’on effectue pour obtenir de quoi vivre dans nos sociétés.

En effet, dans nos sociétés, le travail est, du moins pour une large majorité, une nécessité pour vivre. Par conséquent, jouir d’un emploi est une chance. Cette chance est généralement présentée comme la forme naturelle de la vie en société et, par conséquent, ceux qui ne jouissent pas d’un emploi sont considérés comme anormaux, marginaux, hors du système.

Et pourtant, cette forme de travail n’est finalement qu’une des formes de contrôle exercée par le pouvoir sur les citoyens. Car, c’est bien le pouvoir (économique et/ou politique) qui décide de l’engagement ou non du travailleur. Si le contrat de travail est théoriquement librement consenti entre les deux parties, on sait bien qu’il s’exerce plus de pressions sur le travailleur que sur l’employeur: l’agitation permanente du spectre du chômage et sa criminalisation ((voir par exemple cet article)) et ses corrolaires: la précarité, l’écartement de la norme sociale, etc.

De plus, le monde du travail n’est pas démocratique et, même si le travailleur à des droits garantis par la loi, la peur du chômage, les rends souvent inappliqués. Bref, le droit du travailleur se résume bien souvent au droit de la boucler (la gueule et la ceinture)…

Au moment où nous commencons à réaliser que notre consumérisme nous mènera peut-être à notre fin, les chômeurs, nouveaux décroissants, sont peut-être l’exemple à suivre plutôt qu’à condamner…

Il y aurait encore bien des choses à dire sur la question; mais je dois travailler là ;)

16 09 2007

L’argent ne fait pas le bonheur

Filed under: C'est la vie...,Paradoxal système,Réflexions — Un Homme @ 18:14

C’est presque ce que veut nous dire cet article de l’Observateur OCDE au titre ultra-provocant de “Le PIB et ses limites“:

Les économistes se reposent généralement sur des indicateurs monétaires, comme le PIB par habitant, pour répondre à cette question. Après tout, la satisfaction des besoins est fonction de ce que nous consommons, il paraît donc logique d’utiliser le revenu par habitant comme variable de substitution pour évaluer le bien-être.

Cela paraît tout à fait logique, comment ne serions-nous pas heureux si nous sommes riches et malheureux si nous sommes pauvres. Et pourtant…

passé un certain stade, de même que l’argent ne peut pas tout acheter, le bien-être n’augmente pas proportionnellement.

Fichtre! Cela voudrait-il dire que l’on puisse gagner beaucoup sans être heureux? Voire que l’on puisse être pauvre et heureux?

Et le graphique présenté nous montre que, par exemple, les mexicains sont plus heureux que les français (de plus d’un point) alors que leur PIB par habitant est au-moins 2.5 fois inférieur…
Donc, si on veut être heureux, il vaut mieux être mexicain que français.

Mais comment expliquer que le bien-être ne soit pas fonction du revenu?

le rapport signale qu’une perte de revenu a plus d’effet sur le bien-être qu’une augmentation comparable du revenu, ce qui reflète en partie la pression créée par la volonté de ne pas se laisser distancer par le voisin.

C’est-à-dire, si je comprends bien, que c’est l’écart entre les revenus qui empêche les gens d’être heureux…
Autrement dit, pour augmenter le bien-être général, il faudrait réduire l’écart entre les salaires.

Je rêve ou bien ils deviennent communistes à l’OCDE? ;)

27 08 2007

Liberté surveillée

Filed under: Paradoxal système,Réflexions,Vive l'Anarchie — Un Homme @ 17:04

Article 19
Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit.

Déclaration universelle des droits de l’homme

Art. 24 bis. (L. n. 90-615, 13 juill, 1990, art. 9). – Seront punis des peines prévues par le sixième alinéa de l’article 24 ceux qui auront contesté, par un des moyens énoncés à l’article 23, l’existence d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité tels qu’ils sont définis par l’article 6 du statut du tribunal militaire international annexé à l’accord de Londres du 8 août 1945 et qui ont été commis soit par les membres d’une organisation déclarée criminelle en application de l’article 9 dudit statut, soit par une personne reconnue coupable de tels crimes par une juridiction française ou internationale;[…]

article 24bis de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse (trouvé dans cet article)

La question que je voudrais poser ici est sur la nécessité d’encadrer la liberté d’expression par des lois restreignant son usage.
Avant toute chose, il est bon de se rappeler que la loi est toujours un outil du pouvoir en place et que ce pouvoir peut prendre des formes diverses et par conséquent proclamer des lois hautement contestables (par exemple, les lois sur le statut des Juifs sous Vichy).

A l’heure où certains veulent “en finir avec la repentance” et où l’on veut que “Les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord“, verra-t-on un jour une loi criminaliser ceux qui veulent contester ce rôle positif de la colonisation?

Sans aller jusque là, il me semble que légiferer pour criminaliser la négation de faits historiques présente un certain nombre de problèmes:

  • on crée une “vérité officielle” qui ne peut être contestée.
  • il s’agit d’un solution de facilité: plutôt que de démonter l’argumentation (généralement simpliste) des négationnistes, on répond par un simple argument d’autorité.
  • la médiatisation des procès et condamnations offre une publicité inesperée aux auteurs de ces thèses.
  • la loi est inefficace pour enrayer la montée de l’antisémitisme, du racisme et de la xénophobie.

Bref, il me semble que la loi n’a jamais empêché certains hommes politiques de parler du “bruit et l’odeur” des immigrés, s’agissant des chambres à gaz, de parler d'”un point de détail” de l’Histoire et très récemment de se prononcer pour une “immigration choisie“…

16 08 2007

Vivre autrement (part III): produire et consommer localement

(il s’agit de la suite de ceci et ceci)

Ce troisième (et pour l’instant dernier) volet de ma refléxion sur comment vivre autrement est sans doute aussi le plus difficile à mettre en oeuvre, essentiellement parce que nous ne disposons pas de toutes les informations nécessaires pour faire nos choix.

La refléxion de base n’est, somme toute, qu’une certaine forme de bon sens. En effet, n’est-il pas absurde d’envoyer des langoustines pêchées en mer d’Ecosse en Thaïlande avant de les retrouver dans nos assiettes? Ou encore, est-il logique qu’une entreprise française nous vende des poulets brésiliens?

A l’heure où nous allons devoir affronter le manque de certaines matières premières essentielles à notre mode de vie, et son corrollaire, à savoir la destruction de notre écosystème, il me semble naturel de vouloir privilégier la consommation de produits entièrement locaux ((quand je dis entièrement locaux, j’entends par la le fait que l’ensemble de la filière de production se situe à proximité de son lieu de vente)).

Cela semble simple sur le papier; mais finalement assez difficile à réaliser. En effet, la plupart des produits affichent l’origine mais assez rarement le chemin suivi jusqu’à son point de vente. De plus, cela peut également impliquer des choix cornéliens, du genre: produit bio/équitable lointain ou produit non-bio/non-équitable mais produit localement?

D’autre part, consommer localement implique nécessairement de produire localement. Et là les choses se compliquent… En effet, comment favoriser efficacement la production locale, et, plus important encore, comment m’assurer que je peux produire (ou travailler) localement? Car si j’ai personnellement la chance d’habiter un “bassin d’emploi” pour mon secteur, je connais des gens qui font quotidiennement plus de 100 km juste pour se rendre sur leur lieu de travail…

A nouveau, c’est tout notre système de production et de consommation qu’il nous faudrait revoir…
Casser le système concentrationnaire (zonings industriels, banlieues, grandes surfaces, …) dans lequel nous survivons plus que nous ne vivons…
Changer notre logique consumériste qui nous pousse à acheter toujours plus pour en jouir toujours moins ((“travailler plus pour gagner plus”? Et pourquoi pas travailler moins pour vivre mieux?))…

Conseil musical: EiffelT’as tout, tu profites de rien

7 08 2007

Des papiers, c’est la liberté

Ce titre pourrait être un des slogans orwelliens, c’est surtout une sorte de prolongation de cet article de Vinalia.

Pourquoi avons-nous besoin de papiers d’identité? Avons-nous peur d’oublier qui nous sommes? Avons-nous besoin d’une autorité extérieure, “supérieure”, pour dire qui nous sommes?

N’est-ce pas une des première forme d’oppression de la part d’un Etat vis-à-vis de ses citoyens que de vouloir contrôler qui ils sont?

Sur cette page,on peut lire:

Justificatifs

Lors d’un contrôle, la personne a l’obligation de justifier de son identité.

“Justifier de son identité”

Justifier?

Je vous invite à lire la définition de justifier:

JUSTIFIER, verbe trans.
Rendre, déclarer juste.
[..]
B. − Qqn, qqc. justifie qqc.
1. Déclarer conforme à la justice.

Suis-je le seul à trouver cela anormal?
Si non, pourquoi alors cela fait-il partie de notre “normalité”?

N’est-il pas, dans ces conditions, assez ironique voire paradoxal de voir des organisations anarchistes et progressistes réclamer des papiers pour tout le monde?

(le conseil musical du jour: Massilia Sound System – Brûle ces papiers

Et si le grand soir, ça n’était finalement que le grand feu de joie que feraient tous nos papiers en train de brûler? ;)

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