Bon, ben voilà…
J’ai à nouveau dit au revoir au Japon après deux excellentes semaines passées sur son sol et que je vous narrerai dans quelques jours (si je trouve le temps et le courage)…
Je constate à mon retour, qu’il n’y a pas eu de grand changement de par le monde et la seule information importante semble être le fait que Noir Désir se soit remis au travail, ce qui est plutôt une bonne nouvelle.
D’ailleurs, je vous laisse avec une chanson assez bien dans l’air du temps ;)
On a beaucoup glosé lors de la primaire démocrate sur le fait qu’elle opposait une femme à un noir (un métis en fait); et que, donc, quel que soit le choix final, le parti démocrate représentait le changement.
Mais saviez-vous qu’un des candidats à l’élection présidentielle combine ces deux aspects? Il s’agit de la candidate des Verts, Cynthia McKinney.
Par ailleurs, savez-vous combien il y a de candidats à cette élection au total? 4? 5? 6?
De toute façon, cette élection a déjà été remportée par Barack Obama. En tout cas, en terme de fonds récoltés et dépensés. En effet, Obama à déjà récolté $454M et dépensé $377M contre, “seulement”, $230M récoltés et $194M dépensés par McCain ((cf. le site OpenSecrets.org)).
Guerre d’Afghanistan
“La situation actuelle est mauvaise. La sécurité empire, mais aussi la corruption et le gouvernement a perdu tout crédit. Nos paroles publiques ne doivent pas nous illusionner nous-mêmes sur le fait que l’insurrection, si elle demeure incapable de remporter une victoire militaire, est néanmoins en mesure de rendre la vie de plus en plus difficile, y compris dans la capitale.
La présence, notamment militaire, de la coalition est une partie du problème, non sa solution. Les forces étrangères assurent la survie d’un régime qui, sans elles, s’effondrerait rapidement. Ce faisant, elles ralentissent et compliquent une éventuelle sortie de crise (probablement dramatique d’ailleurs).“
De qui cette analyse défaitiste?
De l’ambassadeur britannique en Afghanistan tel que rapporté dans un télégramme diplomatique par un diplomate français à Kaboul avec lequel l’ambassadeur s’est entretenu et dont le Canard Enchaîné a pris connaissance ((Le Canard Enchaîné, 01/10/2008)). On y apprend également que les britanniques envisagent de retirer leurs troupes d’Afghanistan probablement vers la fin 2010 et qu’ils envisagent que, d’ici 5 à 10 ans, le pays soit gouverné par un “dictateur acceptable”.
D’autre part, le même article nous apprend que les américains souhaitent “simplifier la chaîne de commandement”, c’est-à-dire centraliser la conduite des opérations sous la seule autorité d’un américain, le général Petraeus, et non plus sous celle de l’Otan.
Il serait intéressant de connaître la réaction de De Crem et consorts, eux qui clamaient haut et fort que les forces belges ne participeraient qu’aux seules opérations de l’OTAN et non à celles des américains de l’opération Liberté Immuable…
Nul doute qu’on nous prétexte encore régulièrement le sort de la femme afghane pour justifier notre invasion et notre occupation de l’Afghanistan.
Et en Belgique?
Le sort de la femme belge est-il donc si enviable? A lire certains ((surtout dans les commentaires à l’article)), oui, à tel point qu’à présent certains hommes seraient à leur tour opprimés par les femmes…
Regardons quelques statistiques ((source: statistiques officielles)) concernant le travail en Belgique: si, en 2007, 50.4% des hommes sont soit actifs, soit chômeurs, il n’y a que 38% de femmes dans ce cas. De plus, 25.4% d’entre elles sont non-actives entre 15 et 64 ans (lire: femme au foyer). Une sur quatre.
Si les travailleurs à temps partiel ne représentent “que” 23.7% des travailleurs ((ils ne représentaient que 15.4% en 1995)), chez les hommes ils en représentent 7.8% alors que chez les femmes ce chiffre grimpe à 42.6% des salariées!
Par ailleurs, comme beaucoup de professions parmi les plus rémunératrices restent essentiellement masculines (par exemple, en 2006, 87.3% des ingénieurs étaient des hommes), on ne s’étonnera pas qu’en moyenne, le salaire des femmes travaillant à temps plein soit inférieur de 12.5% à celui des hommes ((cf. ce tableau)).
Donc, non seulement les femmes sont majoritairement cantonnées à la maison ou dans le travail à temps partiel; mais même celles qui travaillent à plein temps gagnent en moyenne moins que leurs homologues masculins.
Heureusement que sous nos latitudes on a (presque) atteint l’égalité des sexes… ;)
En effet, 17,6 milliards d’euros d’argent public pour aider des banques faisant des bénéfices (1,6 milliards d’euros pour Fortis pour les 6 premiers mois de cette année ((cf. ce document)) et 820 millions d’euros pour Dexia ((cf. ce document)) sur la même période), c’est pas mal; mais on est encore loin de l’exemple americain et de son plan de 700 milliards de dollars.
Bon, tout ceci n’est évidemment pas très original ((voir par exemple ce billet de Luc Delval ou bien encore celui-ci de Sébastien Fontenelle)); mais c’était surtout pour sortir ce blog de sa torpeur automnale… ;)
Dans le Caucase, Russes et Américains continuent leur gueguerre militaro-diplomatique, au risque de déclencher un conflit nucléaire.
En effet, le colonel (à la retraite) Sam Gardiner de l’USAF, interrogé par Democracy Now, nous apprend que:
“The Russians put into their doctrine a statement, and have broadcast it very loudly, that if the United States were to use precision conventional weapons against Russian troops, the Russians would be forced to respond with tactical nuclear weapons. They continue to state this. They practice this in their exercise. They’ve even had exercises that very closely paralleled what went on in Ossetia, where there was an independence movement, they intervene conventionally to put down the independence movement, the United States and NATO responds with conventional air strikes, they then respond with tactical nuclear weapons.” ((Les Russes ont affirmé dans leur doctrine, et l’on annoncé très largement, que si les Etats-Unis usaient d’armes conventionnelles de précision contre des troupes russes, les Russes seraient obligés de répondre avec des armes nucléaires tactiques. Ils continuent à le dire. Ils le simulent dans leurs exercices. Ils ont mêmes eu des exercices qui simulaient de manière très proche ce qui s’est passé en Ossétie, où il y a un mouvement d’indépendance, ils interviennent conventionnellement pour réprimer le mouvement d’indépendance, les Etats-Unis et l’OTAN répondent par des bombardements conventionnels, ils réagissent alors avec des armes nucléaires tactiques.))
Un scénario pas très éloigné de la réalité lorsqu’on sait que des officiers US ont participé aux combats aux côtés des forces géorgiennes et l’on suppose même que ce sont les stratèges américains qui ont poussé le président géorgien à lancer l’offensive militaire ((Le Canard Enchaîné, 20/08/2008)).
“And I am interested in good relations between the United States and Russia. But in the twenty-first century, nations don’t invade other nations.” ((Et je suis intéressé par de bonnes relations entre les Etats-Unis et la Russie. Mais au XXIème siècle, les nations n’envahissent pas d’autres nations.“))
L’Afghan, y s’tend
Après la mort de plus de 90 civils afghans lors d’un bombardement des forces occidentales (soit quand-même 9 fois plus que les 10 pioupious français), le président Hamid Karzaï (surnommé le “Maire de Kaboul” en raison de l’étendue de son influence) a élevé un peu la voix pour renégocier la présence des troupes occidentales en Afghanistan.
Depuis le début de l’année, les opérations des troupes afghanes et étrangères ont déjà fait plus de 500 victimes civiles ((Reuters, 01/09/2008)).
Et tout ça pour quel résultat?
D’après Sonali Kolhatkar interrogée par Democracy Now, les choses sont en train d’empirer. Si vous avez un moment et que vous comprenez l’anglais, je vous recommande son interview.
C’est le patron des armées françaises, le général Georgelin, qui le dit depuis un certain temps:
“Comme je le répète depuis un moment, l’Afghanistan devient un merdier ingérable. Et nous n’avons aucun intérêt à nous y impliquer encore plus.” ((Le Canard Enchaîné, 27/08/2008))
[…]
Tant de libertés pour si peu de bonheur
Est-ce que ça vaut la peine
Si on veut t’amener à renier tes erreurs
C’est pas pour ça qu’on t’aime
Si tu réalises que l’amour n’est pas là
Que le soir tu te couches
Sans aucun rêve en toi
Résiste
Prouve que tu existes
Cherche ton bonheur partout, va,
Refuse ce monde égoïste
Résiste
Suis ton cœur qui insiste
Ce monde n’est pas le tien, viens,
Bats-toi, signe et persiste
Résiste
[…]
J’ai déjà parlé de la carte Mobib de la Stibprécédemment. Pour résumer, il s’agit d’un nouveau passe utilisant une puce RFID (donc lisible à distance) et appelé à remplacer les cartes magnétiques actuelles. Cette nouvelle carte est entrée officiellement en fonction le 1er juillet dernier. Au-delà des aspects relatifs à la vie privée que j’ai déja évoqué ici ((notons tout de même au passage que les médias bourgeois n’ont commencé à évoquer cet aspect de la question qu’après que le groupe PS au parlement bruxellois n’exprime des craintes à ce sujet, le 2 juillet, c’est-à-dire après le lancement officiel de Mobib. A contrario, des journaux tels que A voix autre avaient déjà abordé cette question auparavant et restent vigilants.)), intéressons-nous aux raisons invoquées pour le passage à ce flicage en règle de nos déplacements.
Dans cet article laudateur ((il vante entre autre “des tarifs avantageux que promet la Stib pour lancer le système…“, alors qu’il s’agit simplement de ne pas répercuter la (n-ième) hausse de prix du billet)) de La Libre Belgique, le directeur général de la Stib, Alain Flausch, nous l’explique benoîtement:
Que ce soit via les cartes de banque ou les cartes d’identité, nous sommes dans un monde ‘à carte à puce’. La Stib se devait de rester en phase avec l’évolution de la société.
Bref, pas vraiment besoin de justifier ce projet chiffré dans l’article à 23 millions d’euros ((à titre de comparaison, ça représente l’équivalent de 4 nouveaux métros de type “boas” ou 10 trams T3000, cf. Rapport quinquennal 2001-2005 de la Stib. Dans le même temps, la Stib va devoir se serrer la ceinture. Voir par exemple, cette intervention de Céline Delforge)), il s’agit “de rester en phase“…
Néanmoins, la Stib effectue une énorme campagne de propagande publicité axée autour de trois thèmes: liberté, rapidité, facilité. Chacun de ces thèmes fait l’objet d’une campagne d’affichage propre.
Ainsi, “Liberté” signifie la “liberté” de pouvoir acheter son abonnement en-ligne à n’importe quelle heure du jour (ou de la nuit) et non la liberté de pouvoir se rendre à n’importe quel lieu de la capitale à n’importe quelle heure.
Avantage pour le voyageur? Zéro ((D’ailleurs, probablement conscients de l’inanité de cette “liberté”, ils tentent d’appâter les étudiants en leur offrant en prime une carte gsm d’une valeur de 5 euros s’ils achètent leur abonnement en-ligne.)).
La campagne “Rapidité” cherche à nous faire croire que ce qui nous prend le plus de temps lors de nos transports, c’est la validation et non l’attente, parfois très longue, d’un bus ou un tram ((à tel point qu’il est souvent plus rapide de prendre le vélo ou d’y aller à pied)).
Avantage pour le voyageur? Nada.
Je n’ai pas encore découvert la campagne pour la “Facilité” mais, je ne sais pourquoi, je doute qu’il s’agisse de simplifier les horaires (quasi un horaire différent par jour, sans compter les “petites vacances”, les “grandes vacances”) ou les correspondances (multiplications des lignes de trams et de bus, réseaux différents avant et après 20h, …).
Donc, pas de réel avantage pour le voyageur; mais un réel avantage pour la Stib, puisque le flicage permanent que permet Mobib lui permettra “de mieux connaître chaque client et de développer un marketing “segmenté”.” ((cf. cet article précédemment mentionné)).
Pour cela, la société des transports bruxellois doit s’assurer que tout le monde utilise Mobib et pointe conscienceusement lors de chaque montée. Pour ce faire, il suffit de la rendre obligatoire et de faire un gros mensonge sur la “validation obligatoire” comme le raconte Vinalia dans cet article.
Car, si l’on évoque souvent le fait que d’autres grandes villes telles que Paris ou Londres ont adopté un système similaire, on ne signale quasiment jamais ici les problèmes et oppositions à ces systèmes.
Ainsi, à Paris, il y a encore 1 million d’utilisateurs de la carte Orange (RATP et RER) qui refusent de passer au fameux passe Navigo ((Le Canard Enchaîné, 30/07/2008)) dont il avait été question lors de l’occupation de la CNIL en décembre 2007. Pas parce que ce sont des paranoïaques soucieux du respect de leur vie privée, non, juste parce qu’ils ne voient pas d’avantages à ce nouveau passe.
Décidemment, les gens refusent d’être en phase avec l’évolution de la société. Qu’importe, la société évoluera sans eux…
A Londres, c’est le système de carte Oyster qui connait de nombreux problèmes ((voir par exemple, en anglais, cet article du Register)), dont l’un des plus importants est le fait que cette carte a été “craquée” par une équipe universitaire hollandaise, ce qui pose quand-même un certain nombre de questions lorsqu’on sait que ce genre de carte a aussi pour objectif de devenir une sorte de porte-monnaie électronique…
Heureusement ce n’est pas dans ce petit royaume que les médias (qui mentent) auront l’impolitesse de poser ce genre de questions ou que l’on aura droit à un réel débat public sur la mobilité à Bruxelles…