Le 1er février dernier, le gouvernement belge décidait de renforcer sa présence militaire en Afghanistan en portant le contingent belge à 480 hommes et en décidait l’envoi de 4 bombardiers F-16 dans la région de Kandahar.
Comme le souligne cet article de la Libre, “un seuil est franchi dans l’escalade de la violence“.
Et ce au moment où, à Bucarest où il était allé chercher les ordres de ses maîtres américains porter la voix de la Belgique au sommet de l’OTAN, Yves Leterme déclarait:
Il faut expliquer à l’opinion publique belge et occidentale qu’une présence militaire en Afghanistan, cela apporte un plus pour la population afghane.
C’est pas gagné.
Déjà, il faudrait visiblement expliquer à la population afghane qu’une présence militaire occidentale est un plus pour elle. En effet, la BBC a été interroger 4 afghans dans 4 villes afghanes sur leur opinion sur la sécurité et l’impact des troupes étrangères ((notons au passage qu’il s’agit de représentants de ce que l’on pourrait appeler la classe moyenne, donc pas nécessairement représentatif d’un pays où les paysans représentent 80% de la population active)). Morceaux choisis:
“If anything, [the foreign troups] cause problems. All of this happens because foreign troops are present. I don’t believe they provide any security to the people.”
KANDAHAR PROVINCE: Anwar Imitiyaz, student“Foreign troops do very little in the outlying districts. When they do get out of the city, they do not aim to provide security to the people.”
GHAZNI PROVINCE: M Zaki Shahamat, journalist“International forces are needed and I would vote for them to stay for longer. They are a very important part of the area.”
BALKH PROVINCE: Naqeeb Poya, television producer“The position of international community in general and foreign forces in particular is not at all clear to me. There is neither a clear strategy on fighting the so-called terrorism nor on assisting Afghan government.”
HERAT PROVINCE: Anonymous man
Il reste donc pas mal de pédagogie à faire.
Surtout si l’on fait une petite liste (non-exhaustive) des succès enregistrés en 7 ans de guerre:
- l’Afghanistan produit la quasi-totalité de l’opium dans le monde,
- la plus grande partie du territoire (genre 70%) échappe au contrôle du gouvernement central,
- apparition des attentats-suicides qui étaient inconnus en Afghanistan au début du conflit,
- la condition féminine n’a pas progressé dans la plus grande partie du pays (les femmes adultères risquent toujours la lapidation),
- etc.
Mais bon, avec des soldats et des bombardiers en plus, il est certain que nous parviendrons encore à faire mieux, d’autant que comme le disait Karel de Gucht: “on y est pour longtemps”…