Je ne cesse de constater à quel point notre ((la “civilisation” occidentale)) civilisation est devenue une société de l’immédiat, de l’instant. Tout doit pouvoir être accessible à tout moment, tout doit pouvoir être expliqué instantanément, chaque effort doit se voir immédiatement récompensé…
Comment s’étonner de la fragilité des relations amoureuses quand le bonheur doit être immédiat, quand prendre du recul est un constat d’échec et quand prendre son temps est une preuve de faiblesse.
Comment s’étonner de la prolifération des discours simplistes, de haine, manichéens, qui permettent une explication immédiate, sans nécessité d’en chercher laborieusement les causes, les raisons.
Comment s’étonner alors de la prolifération des peurs dans un monde où l'”autre” est un adversaire, un concurrent et où la focalisation sur l’instant empêche toute projection dans l’avenir.
Comment s’étonner de la fin des efforts pour la collectivité puisque leurs résultats ne seront visible qu’à plus long terme qu’un effort égoïste qui rapportera directement à son auteur. Mais comment le blâmer dans un monde où la pression est constante (toujours joignable sur son portable, par email, toujours disponible, mobile, flexible, etc.)
Se contenter d’accuser les nouvelles technologies de l’évolution de nos sociétés relèverait d’une certaine forme de Luddisme et entrerait de fait dans la catégorie des discours simplistes évoqués ci-dessus. Un objet, si avancé soit-il, n’est rien sans une volonté de l’utiliser derrière.
Et la volonté à l’oeuvre sous nos latitudes est omniprésente et inidentifiable, c’est celle qui sous prétexte de “libérer” les individus les enferme dans l’individualisme, c’est celle qui proclame que “je” vaut mieux que “nous” et que “nous” est menacé par “eux”. C’est une volonté à laquelle il est difficile de se soustraire tant elle est ancrée dans notre mode de vie…
Son triomphe, si technologique soit-il, ne sera qu’une victoire de l’obscurantisme sur la raison.
Ok alors je ne suis pas d’accord avec le paragraphe “Comment s’étonner de la fin des efforts collectifs puisque leurs résultats ne seront visible qu’à plus long terme qu’un effort égoïste qui rapportera directement à son auteur.” Je pense que tant les efforts collectifs que individuels peuvent avoir des résultats directs ou indirects (à long ou court terme) – et je pourrais aussi rajouter que si plusieurs personnes décident de faire des efforts individuellement on peut en arriver à une forme d’effort collectif.
A mon avis ce paragraphe est trop flou, faudrait des exemples concrets.
Sinon la société individualiste et “rapide” ça je suis d’accord, c’est en effet bien le cas (de manière générale). Mais comme tu le dis je doute que ce soit lié aux technologies, leur usage vient peut-être renforcer cela, mais il y avait autre chose avant, quelque chose qui a fait que les technologie de l’individualisme et de la vitesse ont pu s’installer confortablement. Parfois j’ai envie de rattacher tout cela à l’économie (productivité, rentabilité, division du travail etc), mais je me dis que ça ne peut pas être *que* ça, il doit bien y avoir autre chose… Mais quoi ?
Comment by vinalia —