Un Homme A Poil Sur Le Net

11 11 2009

Just another brick in the wall

Filed under: C'est la vie...,Paradoxal système — Un Homme @ 23:37

Je sais, je sais… Ca fait bien trop longtemps que je n’ai écrit par ici.

Disons que je suis tout de même pas mal occupé par le Journal Indépendant et Militant (lisez-le, c’est bien!) en plus de mes heures de servitude volontaire quotidienne.

Bon, ceci étant, le vingtième anniversaire de la chute du mur de Berlin a tendance à me gonfler un peu. Certes, on ne peut que se réjouir quand un régime autoritaire s’effondre; mais la chute du mur n’a jamais signifié “la chute du communisme” comme on peut le lire et l’entendre ici ou là.

D’abord et principalement parce que la Deutsche Demokratische Republik, par un de ces retournements de langage typiquement orwellien, n’a jamais été communiste au-delà d’une certaine rhétorique marxiste-léniniste.

Ensuite, parce que la chute d’un régime quel qu’il soit ne signifie pas la chute de l’idéologie qu’il incarnait ou soutenait.

Ainsi par exemple, on n’entend personne dire que la chute du régime de Pinochet a sonné le glas du libéralisme…

Et pour cause.

26 09 2009

Mettez les voiles!

Filed under: C'est la vie...,Paradoxal système,Réflexions — Un Homme @ 13:51

C’est en gros ce qu’a dit le conseil communal de Dison à trois gamines qui avaient l’outrancière prétention de se rendre à l’école voilées1.

Car le foulard (islamique hein, pas celui de chez Hermès ou de chez Burberry naturellement) à l’école fait débat.

On aurait pu croire que d’autres débats auraient mérité une plus grande attention, comme, par exemple, notre participation dans une guerre impérialiste en Afghanistan, ou encore que l’argent public serve à financer des banques qui en retour font des bénéfices et en profitent pour licencier (avec pour effet d’augmenter le coût pour la collectivité).

Mais non. Ce qui est important, c’est la question des signes religieux à l’école…

Enfin, signes religieux, entendons-nous bien, signes de religions “pas-de-chez-nous” hein. On ne va tout de même pas commencer à demander aux enfants de retirer leurs pendentifs en forme de croix à l’entrée de l’école tout de même!

Encore que…

Et puis, pourquoi s’arrêter en si bon chemin. Certains prénoms comme Jésus, Joseph ou Marie ne constituent-ils pas une forme dissumulée de prosélytisme religieux? Et pourquoi ne pas s’attaquer aussi à d’autre formes de dogmatisme comme le consumérisme, le productivisme ou l’économie de marché?

Non, non, non! Le problème, c’est le voile. Parce qu’il représente l’obscurantisme religieux, la domination de l’homme sur la femme, etc.

C’est vrai que le foulard peut-être perçu comme une forme visible d’oppression sur les femmes. Ce n’est bien sûr pas le seul; mais trop souvent nous ne voyons que ce que nous voulons bien voir. Que penser des tailleurs, des chaussures à talon, du maquillage, de l’épilation, de la “ligne” et des régimes qui vont avec,… Bref, de tout ce qu’une femme doit subir pour “être femme”2.

Et comment peut-on envisager un seul instant que l’exclusion constitue une action positive envers des individus (et à plus forte raison des enfants)? Et comment s’étonner de la montée des communautarismes sur le terreau fertile de nos discriminations?

On retrouve cette logique xénophobe du “La France on l’aime ou on la quitte”, de l’idée du rempart censé nous protéger des hordes barbares si chère aux tenant du “choc des civilisations”.
Il ne faut pourtant pas oublier que les murs enferment bien plus qu’ils ne protègent et que dissimuler le problème en le mettant hors du champ de notre perception n’est pas le résoudre.

Il est des débats qui ne méritent pas la publicité qu’on leur donne. Que des enfants aillent à l’école3 couverts d’un foulard, d’un turban, d’une kippa ou d’un béret n’est pas une menace pour la société.
Bombarder des populations civiles, piller les ressources du monde à notre seul profit, défendre un mode de vie anxiogène et mortifère, accepter la précarisation croissante des travailleurs et la disparition des services publics au profit de la tyrannie privée sont à mon sens beaucoup plus préoccupants.

A lire ailleurs sur la question:

  1. lire le billet de Luc Delval: Admirons ces courageux mandataires communaux []
  2. Et je ne parle que des signes visibles. Il ne faut pas oublier tout ce qui ne se voit pas: dépendance économique (plafond de verre), choix entre carrière et maternité, “fée du logis”, etc. []
  3. Qui est aussi une prison; mais l’ami thitho vous en parlera plus longuement que moi, ici par exemple… []

26 08 2009

Une justice bien à droite

Filed under: C'est la vie...,Paradoxal système — Un Homme @ 16:55

Vous vous souvenez de Maxime Brunerie?

Non?

Il s’agit de ce militant d’extrême-droite qui a tiré sur Jacques Chirac le 14 juillet 2002.
Condamné à 10 ans de réclusion1, il vient d’être discrètement libéré après avoir purgé 7 ans.

Plus ou moins au même moment, on apprend que George Cipriani, ancien d’Action Directe incarcéré depuis 1987 (22 ans donc), a été débouté dans sa demande d’un régime de semi-liberté grace à la vigilance du parquet qui avait fait appel de la décision du Tribunal d’Application des Peines qui le lui avait accordé en première instance.

Comme on dit, il faut avoir confiance en la justice de son pays…

  1. c’est-à-dire la même durée que Maurice Papon qui n’a été rattrapé par la machine judiciaire que très très tard. []

9 06 2009

La Révolution est au bout du vote…

Filed under: C'est la vie...,Paradoxal système,Vive l'Anarchie — Un Homme @ 22:23

Avec le contexte social actuel, la “crise”, des fermetures d’entreprises à tire-larigot, des centaines, voire des milliers d’emplois qui disparaissent chaque mois; bref avec la précarisation de plus en plus massive de la classe laborieuse alors que nos pansus maîtres hésitent sur l’aménagement de la salle de bain de leur nouveau yacht, il ne faisait pas l’ombre d’un doute que ces élections européennes démocratiques, forcément démocratiques, verraient le déferlement d’une horde rouge à l’assaut du Parlement des United States of Europe.

Et qu’advint-il?

Une longue marche vers les isoloirs?

Les bureaux de votes reconvertis en soviets?

Nenni!
Une belle et forte victoire pour la droite libérale, réactionnaire, voire nationaliste…

En France, malgré la présence du facteur préféré des médias (qui mentent), le NPA n’est pas parvenu à dépasser la barre des 5% et ne lancera donc pas la révolution depuis l’enceinte du parlement de Bruxelles ou Strasbourg…

C’est la faute à l’abstention!” nous serine-t-on…
Il est vrai qu’avec une abstention qui avoisine les 60%, les parlementaires élus ne représentent quasiment plus qu’eux-même, leurs amis et leur famille1.

C’est certain que si l’abstention ne dépassait pas, disons, 10%, le score de la gauche de gauche devrait exploser.
Ca tombe bien, en Belgique, le vote étant obligatoire2, l’abstention aux élections européennes était inférieure à 10%.
Hélas, trois fois hélas, un bug informatique3 a dû empêcher les masses populaires de voter à gauche puisque, en additionnant l’ensemble des voix des partis de la gauche radicale, on parvient à un grandiose 1,71% des suffrages exprimées…

Mais, m’objectera-t-on derechef, c’est parce que l’Europe c’est abstrait, ça ne mobilise pas les gens autant que des problèmes locaux.
A nouveau, coup de bol, il y avait justement des élections régionales en même temps en Belgique.

Premier constat, l’abstention y était plus forte4 et donc, logiquement, le vote de gauche plus faible: 1,61% (en comptant large)5.

Ceci étant dit, ce n’est qu’une question de patience.
En effet, aux élections européennes de 2004, le score de la gauche anticapitaliste belge n’avait même pas atteint 1%.
Donc, si l’on compte que son score doublera à chaque élection, les premiers députés rouges made in Belgium devraient faire leur entrée au Parlement européen vers 2017.

Si bien sûr, le contexte énoncé ci-dessus perdure assez longtemps…

La victoire en chantant…


Le Chant du Départ par les Choeurs de l’Armée Rouge

  1. comme quoi, le bon peuple, qui a dit non au Traité Constitutionnel qu’on lui a quand-même refourgué en s’asseyant sur son vote, a dans sa majorité, suffisamment de bon sens pour ne pas y retourner volontairement… []
  2. faudrait pas que les moutons s’égarent à se plaindre en-dehors des sentiers balisés, voir l’article précédent. []
  3. oui, non seulement tu dois voter; mais en plus le vote est électronique (et l’ordinateur est ton ami). []
  4. taux de participation: 84% à Bruxelles, 89% en Wallonie et 93% en Flandre. []
  5. bon, c’est vrai que ça ne fait pas une grosse différence; mais vu les résultats microscopiques de la gauche dans ces élections libres, démocratiques et bourgeoises (cherchez l’intrus), c’est comme pour les choeurs de l’Armée Rouge, chaque voix compte. []

24 05 2009

Pour ne rien changer: votez!

Le système dans lequel nous vivons actuellement1 repose sur un ordre social de type pyramidal: la minorité des profiteurs en haut, la majorité des exploités en bas. Comme toujours dans ce type de hiérarchie se pose la question de la pérennité d’une organisation qui ne profite réellement qu’à une minorité de ses membres.

Le capitalisme a trouvé de nombreux moyens pour assurer sa stabilité. L’un d’entre-eux est l’organisation d’élections “démocratiques”2.

Ces élections ont (au-moins) deux objectifs: d’une part renouveller les élites politiques et d’autre part garantir l’adhésion d’une majorité de la population à l’ordre actuel.

Si le premier point est relativement évident, il me semble tout de même bon de rappeler que ce que l’on nomme les “élites politiques” (c’est à dire ceux qui se trouvent à la tête des partis de gouvernement par opposition aux militants “de base” ou aux petites formations politiques) se situent dans le haut de la pyramide. S’ils désirent s’y maintenir, ils ont besoin de l’appui du capital et se doivent donc de servir, dans une certaine mesure, ses intérêts3.

Quant au second objectif, obtenir le soutien de la majorité de la population, le processus électoral y contribue en donnant à tout un chacun le sentiment de participer, ne fut-ce que par le simple acte de voter, à la vie politique sans pourtant leur donner un moyen concret de peser sur elle.La liberté et du pain
De plus, le vote permet de jouer un rôle de soupape face à la grogne populaire. En effet, l’élection fournit aux mécontents une voie légale pour exprimer leur ressentiment.

Cet aspect de contestation légale est absolument nécessaire au système puisqu’il permet alors à celui-ci de criminaliser toutes les autres méthodes de contestation et de canaliser la colère populaire dans un processus dont il garde la maîtrise4.

Ainsi, en criminalisant les autres formes de lutte et en offrant une large palette d’offres politique, il parvient à installer progressivement dans l’esprit de la population l’idée que le vote est le seul moyen acceptable d’obtenir un changement; et par voie de conséquence, que seuls ceux qui ont été élus à l’issue de ce processus soient habilités à l’incarner5.

Mais quelle sont les chances pour un mouvement révolutionnaire6 de prendre le pouvoir par les élections?
A vrai dire, elles sont infinitésimales.

En effet, le capitalisme a fait, avec le débat politique, ce qu’il fait le mieux, il l’a transformé en marché.
Les différentes “offres” politiques se retrouvant donc en concurrence pour le marché des voix. L’accession au pouvoir, c’est-à-dire à une position dominante sur le marché, se fait donc suivant les règles classiques du capitalisme: publicité pour son “produit”, adaptation de l’offre à la “demande”, joint-ventures (alliances) et fusions-acquisitions, etc.

Publicité: elle oblige les partis révolutionnaires à se soumettre aux règles du jeu des médias dominants7 pour obtenir une plus grande visibilité et donc, souvent, à édulcorer le message révolutionnaire. On a ainsi pu voir des militants communistes révolutionnaires se produire dans une émission de variétés, ou dans une émission de “débats” politiques8

Adaptation à la “demande”: il faut d’abord noter que la demande n’est pas nécessairement9 celle du consommateur (de l’électeur donc).Votez Staline Elle est généralement formatée par la publicité et donc par les détenteurs du capital. Par conséquent, le message politique a perdu de sa radicalité au fur et à mesure que la “demande” s’est déplacé vers la droite. On peut voir le chemin parcouru par le Parti Socialiste français entre la phrase de Mitterrand en 1971, «La Révolution, c’est d’abord une rupture. Celui qui n’accepte pas cette rupture avec l’ordre établi, avec la société capitaliste, celui-là ne peut pas être adhérent du Parti socialiste.»10 et celle de Ségolène Royal en 2007, «Il faut développer les pôles de compétitivité. Enfin, il faut investir massivement dans l’innovation et dans la recherche. Nous avons la capacité de relever tous ces défis, de réconcilier les Français avec les entreprises, de développer l’esprit de conquête et celui d’entreprendre.»11. De même, en Belgique, on peut mesurer l’écart entre la déclaration des principes fondamentaux d’Ecolo de 198512 et le soutien au Traité Constitutionnel Européen13 vingt ans plus tard.
Par ailleurs, l’adaptation à la “demande” se fait également en intégrant dans leur “produit” des éléments qui semblent faire le succès de la “concurrence”, les partis dominants reprenant à leur compte des thématiques sécuritaires, xénophobes, voire sociales14.

Alliances: leur but est évident, il s’agit de s’associer avec un ou plusieurs concurrents en vue d’obtenir (ou de conserver) une position dominante sur le marché. Elles sont quasiment nécessaires pour parvenir au pouvoir, ce qui permet au système de se garantir contre des changements trop radicaux.

Et si, malgré tout, une coalition à tendance révolutionnaire parvenait au pouvoir par les urnes, le capital a montré qu’il était prêt, soit à négocier avec le nouveau pouvoir en faisant quelques concessions de manière à préserver l’essentiel du cadre capitaliste15, soit à recourir à des méthodes plus drastiques comme le coup d’Etat16.

Bref, jamais la révolution, c’est-à-dire la renversement de l’ordre capitaliste, n’a réussi au travers d’élections.

Affiche Mai 68

On ne peut pas gagner en jouant avec les règles de son ennemi.

Et pour un article particulièrement long, deux morceaux de musique:


Les Wampas – Liste de droite


Radiohead – Electioneering

  1. capitaliste donc []
  2. Le terme démocratique est évidemment frauduleux dans le sens où ce n’est pas le peuple qui choisit ses candidats. []
  3. Qui deviennent progressivement les leurs aussi. []
  4. rappelons-nous par exemple du mouvement de colère dans les banlieues françaises en 2005 qui a donné lieu à une très forte répression d’une part et à une grande campagne pour inciter les jeunes à voter d’autre part. Avec les résultats qu’on sait… []
  5. On se souviendra de l’argument avancé par la droite au pouvoir en France pour légitimer l’adoption du bouclier fiscal: la mesure était dans le programme de Nicolas Sarkozy, il a été élu, la majorité des Français sont donc favorables à cette mesure. []
  6. et par là j’entends un mouvement qui vise à renverser l’ordre pyramidal de la société, ce qui en exclus les groupes réactionnaires. []
  7. donc capitalistes []
  8. notons que le format de ces émissions ne permet généralement pas l’expression sereine des idées de fonds. []
  9. loin s’en faut []
  10. cité par Serge Halimi dans le Monde Diplomatique, Mai 2009. []
  11. chat sur le site des Echos. []
  12. Parmi ceux-ci, on notera avec intérêt la place de l’antiproductivisme, la lutte contre la mondialisation, la lutte contre l’automobile et la prolifération nucléaire, le fédéralisme intégral, l’autogestion, … []
  13. Traité dont l’un des points principaux visait à l’instauration d’une concurrence libre et non-faussée sur le territoire de l’Union. []
  14. par exemple, la “fracture sociale” du candidat Chirac, ou le “président du pouvoir d’achat” du candidat Sarkozy. []
  15. Ce fut par exemple le cas du Front Populaire en 1936. Il faut noter que l’une des premières actions de ce gouvernement fut de mettre un terme au climat quasi insurrectionnel qui régnait, prouvant déjà que les gouvernement appartiennent avant tout au parti de l’ordre. []
  16. Par exemple en Espagne en 1936 ou en Grèce en 1967. []

5 04 2009

Démocratie imparfaite?

Il faut tout de même avouer qu’on a de la chance d’habiter ce petit Royaume, en effet:

  • Ce n’est pas en Belgique que l’on verrait des enfants raflés en raison de leur origine… Ah si.
  • Ce n’est pas en Belgique que la Stasi1 ferait des dossiers secrets sur des hommes politiques… Ah si.
  • Ce n’est pas en Belgique que des ministres et un procureur tenteraient de livrer un de leur citoyen à un pays pratiquant la torture… Ah si.
  • Ce n’est pas la Belgique qui, en tant que vassale des Etats-Unis, mènerait une guerre coloniale… Ah si.
  • Ce n’est pas en Belgique qu’on changerait la loi sous la pression d’un pays étranger… Ah si.
  • Ce n’est pas en Belgique que les jeunes en décrochage scolaire seraient mis sous tutelle de la police… Ah si.
  • Ce n’est pas en Belgique qu’on verrait la censure s’abattre sur des chercheurs universitaires… Ah si.

Bah, broutilles que tout cela, il s’agit après tout d’un “système démocratique jeune, fragile, imparfait certes, mais démocratique”, pour reprendre les mots de Louis Michel.

Et puis, l’essentiel n’est-il pas de pouvoir aller voter? Non?

Alors, le 7 juin, votez tranquilles braves gens…

Retour à la normale


Tiens, au fait, pourquoi votez-vous?
N’hésitez pas à répondre au petit sondage sur le côté… ;)


Giorgio Gaber – La Democrazia

  1. Staatsicherheit ou Sûreté de l’Etat []

10 03 2009

La clé de l’efficacité garantie

Filed under: C'est la vie...,Paradoxal système — Un Homme @ 12:03

Dans le monde merveilleux de mon entreprise, nous sommes passé sous le joug d’un nouveau management en 2007. Nouveau management qui n’a eu de cesse depuis son arrivée d’imposer sa marque sur l’entreprise. Cela s’est fait, entre autres, par le rafraichissement du personnel de la réception, par le déménagement vers “de plus jolis bureaux” dans un zoning et par l’introduction d’un système de filtrage des sites internets.
Avec l’introduction de ce système, commercialisé par la société Websense, la visite d’un site rentre dans l’une des quatre catégories suivantes:

  1. autorisée,
  2. bloquée mais peut-être poursuivie “pour des raisons professionnelles”,
  3. bloquée, mais on peut utiliser son quota de temps (4 fois 15 minutes) pour y accéder,
  4. bloquée.

L’objectif principal avoué par la direction pour la mise en place de cette censure du web est de mieux protéger le parc informatique de l’entreprise.

Un an après la mise en place de ce système, les représentants du personnel en ont demandé une évaluation à la direction.
Le rapport fourni par le management ne donne que les chiffres du nombre de sites visités par catégorie au cours de l’année écoulée. Il en ressort que les sites bloqués pour raison de sécurité1 ne représentent même pas 5% du total. Par contre, on apprend incidemment qu’un objectif secondaire de ce filtre est de limiter les pertes de productivité et de bande passante. Les sites rentrant dans cette catégorie représentant presque la moitié de l’ensemble des sites visités, les délégués du personnel demandent donc logiquement dans quelle mesure la productivité a augmenté depuis l’introduction du système.

La réponse de la direction? Eh bien, on ne sait mesurer l’efficacité du système… Par conséquent, il fonctionne de manière optimale.

Bref, mieux que de casser le thermomètre2, l’absence de tout outil de mesure permet d’affirmer que le système (non-)mesuré est parfaitement efficace.

Pour info, je rappelle que le core business de cette entreprise est de fournir des “solutions” internet aux entreprises… Des solutions a l’efficacité garantie bien évidemment. ;)


Pink Martini – Sympathique

  1. ce qui était, rappelons-le, l’objectif principal annoncé []
  2. méthode classique pour “mesurer” l’efficacité des politiques en matière de lutte contre le chômage []

6 02 2009

Mobib: Liberté? Rapidité? Facilité?

Filed under: C'est la vie...,Délires,Logiciel Libre!,Paradoxal système — Un Homme @ 16:32

Le début de l’année correspondant avec la période du renouvellement de mon abonnement STIB qui allait donc être converti en carte Mobib1, c’était l’occasion de tester les fameux slogans qui entourent l’introduction de cette carte.

Liberté
Le courrier de la STIB précisait (en majuscules):

DES CETTE ANNEE, POUR EVITER TOUTE FILE D’ATTENTE, LES DEMANDES D’ABONNEMENTS SERONT TRAITEES EXCLUSIVEMENT PAR COURIER OU PAR INTERNET

Ayant un abonnement spécial qui n’est pas repris dans les formules proposées par le courrier2, j’opte pour l’option internet qui correspond à cette “Liberté” tant vantée par la campagne d’affiches.

Je pointe donc mon navigateur sur le site de la STIB et tente d’introduire les informations nécessaires à la commande de mon abonnement dans la “BOOTIK online”. Hélas, je reste bloqué sur un écran, pas moyen d’accéder au suivant.
Soit… c’est probablement mon navigateur qui n’est pas correctement reconnu. Mais même en essayant avec d’autres navigateurs, pas moyen de parvenir à acheter mon abonnement sur le site3. Autant pour la “liberté“…

Rapidité
Je téléphone alors au “Contact Centre” pour savoir comment procéder.
Après les divers choix (langue, type de problème, etc.) et la petite musique d’attente, j’entre en contact avec une opératrice à laquelle j’explique mon problème. Celle-ci admet que “le site connaît quelques problèmes en ce moment” et me dit d’effectuer un virement avec le type d’abonnement en communication.

Je m’exécute et une quinzaine de jours se passent sans que j’ai de nouvelles. Etant donné que le courrier indiquait qu’il fallait 15 jours pour faire la carte Mobib, je ne m’inquiète pas outre-mesure.

Je reçois alors un appel de la STIB me disant qu’ils avaient bien reçu mon virement mais qu’ils ne comprenaient pas à quel abonnement correspondait le montant.
Je leur explique ce que l’opératrice m’avait dit et la personne me répond que “non, on ne peut pas traiter ce type d’abonnement par courrier”.
Ah? Comment faire alors?
“Vous devez vous rendre dans une “BOOTIK” et leur expliquer que vous avez déjà fait le virement. Ils vous feront la carte immédiatement.”

Bref, après 15 jours me revoilà quasiment à mon point de départ.

Je me rends donc à la “BOOTIK” situé dans la station Porte de Namur où seuls deux guichets sont ouverts.
Il me faudra faire preuve de patience et attendre près de 45 minutes avant de pouvoir accéder à l’un d’entre-eux.

Fort heureusement, il n’y eut pas de complications pour obtenir mon nouvel abonnement; mais en terme de “rapidité” ou “pour éviter les files“, on repassera…

Facilité?
La “facilité” dans tout ça?
Eh bien, c’est comme la campagne d’affiches sur ce thème, je l’attends toujours…

Notez que cette nouvelle carte est tellement “facile” d’emploi que, sur le site de la STIB, “une animation vous y explique de manière didactique toute la simplicité de votre nouvelle carte.”4

Ô merveille de la modernité et du progrès.
Maintenant, on peut enfin avoir une explication de la simplicité de notre abonnement…

Et dire que pendant toutes ces années, j’ignorais la complexité de son utilisation!


Téléphone – Métro (c’est trop)

  1. dont j’ai déjà parlé ici et , voir aussi les articles chez Vinalia. []
  2. celles-ci étaient: abonnement annuel STIB, abonnement annuel MTB, supplément Noctis []
  3. à titre d’information, j’ai essayé avec: galeon sur Linux, firefox sur Linux, firefox sur Linux prétendant être Internet Explorer sur Windows, Internet Explorer sur Windows, Firefox sur Windows. []
  4. toujours dans le même courrier. []
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